Regard critique sur le discours de Viviane Reding au 4e Sommet européen de la communication

Lors du 4e sommet européen de la communication à Bruxelles, les 1er et 2 juillet, la Commissaire responsable de la communication, Viviane Reding délivre son discours inaugural sur la communication de l’Europe. Tentative de compte-rendu grâce au live twitt proposé par Aurélie Valtat…

Finalité de la communication de l’UE : être un outil largement institutionnel

La mission de la communication de la Commission européenne selon Viviane Reding se comprend par les oppositions qu’elle dresse :

  • Développer une stratégie de communication, ce n’est pas une question de démocratie, mais de leadership ;
  • La communication de la Commission européenne, ce n’est pas de la publicité, mais de la politique ;
  • Nous ne sommes pas en train de vendre du savon, mais nous construisons un continent où les gens se sentent chez eux ;
  • La communication est aussi bonne que la politique que vous communiquez.

Le positionnement de la communication se déduit aisément de cette mission institutionnelle :

  • La communication doit être intégrée dans le process de décision politique, dès le départ ;
  • Les actions de communication doivent être pilotées de manière centralisée ;
  • L’Europe a besoin d’un visage : Barroso et les Commissaires.

Autrement dit, la communication de l’UE peut être définie comme un outil au service du projet européen, porté au centre par les Commissaires et leur Président et à caractère institutionnel, c’est-à-dire s’attachant à valoriser les valeurs et les réalisations de ce projet.

Modalité de la communication de l’UE : être un message fortement émotionnel

Le travail de la communication de la Commission européenne selon Viviane Reding consiste à :

  • construire des relations presse pour adapter les messages aux différents paysages médiatiques nationaux dans l’Europe à Vingt-Sept et assurer une présence plus importante des Commissaires dans les chaînes de TV nationales ;
  • bâtir une marque forte et cohérente pour créer des relations émotionnelles fortes en éliminant les logos non essentiels, le drapeau européen devant suffire à l’identité visuelle de l’UE.

Le questionnement de la communication porte sur l’utilisation des médias sociaux:

  • certes, Viviane Reding affirme que l’engagement des citoyens est clé, qu’il faut faire passer le message au-delà de la presse et de la sphère bruxelloise ;
  • mais, les médias sociaux ne sont quasiment pas mentionnés et ne sont pas appropriées parce qu’ils répandent des potins.

Au total, le regard de Viviane Reding sur la communication de l’Europe semble davantage préoccupé par les médias traditionnels et les pratiques politiques plutôt que porté par les opportunités des médias sociaux et les pratiques citoyennes.

4 réflexions sur « Regard critique sur le discours de Viviane Reding au 4e Sommet européen de la communication »

  1. Benjamin

    Je trouve cela triste de lire que les réseaux sociaux ne sont pas une priorité mais cela s’avère parfaitement en ligne avec une volonté de maintenir la communication comme un instrument purement institutionnel…

    Quant à la volonté de faire de Barosso le visage de l’UE, je trouve fascinant que l’on continue à croire qu’un quelconque attachement puisse apparaître entre les Européens et un homme sans aucune légitimité démocratique.

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  2. Marie

    Il me semble que V. Reding n’a pas tort de vouloir maitriser les médias traditionnels avant les médias sociaux, même si ces derniers s’avèrent être indispensables car très efficaces de nos jours (le billet "Le web participatif : efficace pour changer les comportements" est très intéressant soit dit en passant !)

    Je trouve l’idée du visage de l’UE pas mal… resterai à trouver qui ! Il serai difficile de satisfaire 27 pays. Mais n’est-il pas mieux d’avoir un visage controversé plutôt que pas du tout ?

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  3. Aurelie

    Merci tout d’abord pour la confiance que vous avez mis dans mes tweets !

    J’ai été passablement déçue par l’intervention de V. Reding, mais cette déception était aussi alimentée par la réponse qu’elle a faite récemment à la lettre ouverte des éditeurs web de la Commission européenne dans laquelle elle disait en gros oui mais non aux médias sociaux.

    Les idées sont bonnes sur le fond, mais en associant tellement étroitement la communication de l’Europe avec les objectifs politiques de l’Union européenne, la Commission risque de créer un décalage entre l’image globale de l’Europe qui n’est pas en soi si mauvaise et celle de la Commission qui par contre souffrirait (toujours selon l’image) de bureaucratie aigüe et autres maux.

    Le dialogue direct avec les citoyens est donc crucial et celui-ci, en passant par le mode direct qu’offre les médias sociaux, aura donc d’autant plus d’effet qu’il ira radicalement à l’encontre de ces idées reçues sur l’Europe.

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