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Quelle communication faut-il privilégier autour du traité de Lisbonne ?

Le traité de Lisbonne – que la France a officiellement ratifié le 14 février – est considéré comme un progrès réel mais modeste dans la construction européenne. Quelle typologie d’arguments faut-il privilégier pour convaincre les citoyens européens ?

La plupart des hommes politiques mettent l’accent dans leur plaidoyer sur les avancées institutionnelles : le traité aurait permis de sortir de l’impasse institutionnelle grâce à :

  • une personnalité juridique pour l’UE, afin de renforcer son pouvoir de négociation et sa visibilité sur la scène internationale ;
  • un discours et une action plus unis sur la scène internationale avec le haut représentant pour la politique étrangère et la politique de sécurité,
  • un président du Conseil européen plus stable,
  • un président de la Commission choisi en fonction du résultat des élections européennes,
  • l’extension de la codécision entre le Parlement européen et le Conseil des ministres à une quarantaine de domaines,
  • le vote à la majorité qualifiée au sein du Conseil,
  • le maintien, même sous conditions, du caractère contraignant de la charte européenne des droits fondamentaux.

Tous ces arguments « parlent » aux responsables politiques parce qu’ils participent directement au fonctionnement des institutions nationales ou communautaires. En revanche, ces arguments ne touchent pas le grand public.

Une autre communication – moins axée sur la technique européenne – mais davantage sur les valeurs européennes permettrait de mettre en avant les nouveautés :

  • la «concurrence libre et non faussée» n’est plus un objectif en soi de l’Union mais un simple instrument au service du bon fonctionnement du marché intérieur ;
  • un protocole a été inséré pour réaffirmer les valeurs communes de l’Union concernant les services d’intérêt économique général, dans un sens plus favorable à la garantie des services publics ;
  • l’Union européenne se donne pour objectif pour la première fois de protéger ses citoyens dans le cadre de la mondialisation ;
  • une clause sociale impose de prendre en compte les « exigences liées à la promotion d’un niveau d’emploi élevé, à la garantie d’une protection sociale adéquate, à la lutte contre l’exclusion sociale ainsi qu’à un niveau d’éducation, de formation et de protection de la santé humaine » dans la définition et dans la mise en œuvre de l’ensemble des politiques de l’Union.
  • la lutte contre le changement climatique est désormais hissée au rang des objectifs prioritaires des politiques de l’Union.

Tous ces éléments ont des conséquences directes dans la vie quotidienne des citoyens de l’Union et mériteraient d’être davantage communiquer.

Pour aller plus loin.

La France ratifie officiellement le traité de Lisbonne

Moins de trois ans après le non français au projet de traité constitutionnel, la France est devenue officiellement, le 14 février, le 5e pays à ratifier le traité de Lisbonne.

Le président de la République a promulgué la loi autorisant la ratification du Traité de Lisbonne mercredi 13 février et son décret de ratification est paru ce jeudi 14 février au Journal Officiel.

Allocution présidentielle sur la ratification du traité de Lisbonne

Alors que le Parlement vient la semaine dernière de réviser la Constitution et d’autoriser la ratification du traité de Lisbonne, le président de la République est intervenu, dimanche 10 février, sur les principales chaines hertziennes dans une allocution télévisée depuis le Palais de l’Élysée.

Choisissant le mode de communication le plus présidentiel qui soit et adoptant une tonalité délibérément sobre, le chef de l’Etat a annoncé la ratification du traité de Lisbonne par la France. Le Président a tenté de reprendre la main et un peu de hauteur en parlant d’Europe.

Nicolas Sarkozy a rappelé les principales avancées « plus de démocratie, plus de responsabilité dans le fonctionnement de l’Europe » et il a également rendu hommage à la chancelière allemande Angela Merkel, qui présidait l’UE lors des négociations du traité de Lisbonne, un acte jugé rassembleur à la veille de la Présidence française de l’UE.

Le président de la République a cependant reconnu que le traité de Lisbonne « ne résout pas à lui tout seul » la crise européenne. « Maintenant que l’Europe peut décider, le problème est de savoir ce qu’elle veut ». Le chef de l’Etat a ainsi estimé que « l’enjeu est de remettre de la politique en Europe » et il a ainsi présenté les enjeux de la présidence française de l’UE, au second semestre 2008 : développement durable, immigration, défense européenne et refonte de la politique agricole commune.

La faible reprise médiatique de l’intervention présidentielle, de même que la faible visibilité du traité de Lisbonne de manière générale montre que les questions européennes manquent encore d’une communication dimensionnée. Une communication européenne qui ne peut se construire que lorsque l’UE saura redonner du souffle à un projet politique européen visant à construire une union puissante s’appuyant sur la légitimité des peuples qui la composent.

Ratification du traité de Lisbonne : décryptage des étapes de la procédure

Afin de ratifier le traité de Lisbonne, le président de la République a choisi la voie parlementaire. Rappel à ce jour des étapes de la procédure…

La révision de la Constitution

Lundi 4 février, les 577 députés et 330 sénateurs réunis en Congrès à Versailles ont approuvé la révision de la Constitution. 560 parlementaires ont voté pour la révision et 181 contre, soit largement plus que la majorité requise des 3/5e des suffrages exprimés (445). 152 élus se sont abstenus, dont 143 socialistes.

La ratification du Traité

Le texte de ratification sera présenté mercredi en conseil des ministres et examiné dans la soirée par les députés avec un vote solennel jeudi après-midi, avant que le Sénat l’examine à son tour en séance de nuit. Le projet de loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne a été adopté définitivement dans la nuit de jeudi à vendredi : à l’Assemblée, le texte a été voté par 336 voix contre 52; au Sénat, le score a été de 265 voix pour et 42 contre. Le président de la République est à présent autorisé à ratifier ce traité.

L’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne

Selon Jean-Luc Sauron, auteur de Comprendre le Traité de Lisbonne, il y a « fortes chances que le traité de Lisbonne entre en vigueur le 1er janvier 2009 (…) Sinon, il faudrait que les ratifications soient terminées avant le 1er juin 2009, c’est-à-dire avant la campagne des élections européennes ».

Réfléchir et communiquer autour du Traité de Lisbonne : une priorité de la Représentation de la Commission européenne en France

Dans un communiqué, le Cercle de réflexion sur la Communication sur l’Europe, créé par la Représentation de la Commission Européenne en France annonce son intention de réfléchir à des actions de communication sur le traité de Lisbonne…

Un contexte favorable

Les modifications institutionnelles apportées par le traité de Lisbonne permettront de relancer la construction européenne, notamment par :

  • la clarification du processus décisionnel ;
  • l’équilibre des pouvoirs exécutifs de l’Union Européenne (présidence stable du Conseil européen, Haut Représentant pour les Affaires extérieures) ;
  • le renforcement du poids du Parlement européen.

La Présidence française de l’Union européenne permettra de populariser l’idée d’Europe auprès des citoyens.

Une communication primordiale

Le Cercle de réflexion sur la Communication sur l’Europe se réunit, jeudi 31 janvier à Paris, pour travailler sur les moyens de faire comprendre l’importance du traité de Lisbonne.

Selon le communiqué, « la communication auprès de l’opinion publique sur les réalités européenne est primordiale ».