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Quelle est le programme de travail de la Commission européenne en matière de communication en 2009 ?

La communication sur l’UE et de ses politiques est – selon « La politique de communication de la Commission européenne » – « l’une des priorités de la Commission européenne (…) pleinement intégrée dans l’ensemble de ses activités ».

Sur la base de la communication du 3 octobre 2007 « Communiquer en partenariat » et de la Déclaration politique du 22 octobre 2008, le Parlement européen, le Conseil et la Commission européenne ont défini des priorités de communication interinstitutionnelles pour 2009 :

  • les élections européennes 2009 ;
  • l’énergie et le changement climatique ;
  • le vingtième anniversaire du changement démocratique en Europe centrale et de l’Est ;
  • la croissance durable, l’emploi et la solidarité.

Ainsi, la DG COMM a défini dans son « Programme de travail pour 2009 » des objectifs généraux :

  • développer une stratégie fondée sur des priorités de communication en phase avec les préoccupations des citoyens ;
  • établir un partenariat entre les principaux acteurs de la communication en Europe pour une meilleure efficacité ;
  • développer une Sphère Publique Européenne pour favoriser le débat sur l’UE ;
  • renforcer l’offre de services afin d’optimiser la capacité et la qualité de la communication de la Commission.

Voici une présentation synthétique du programme de travail de la DG COMM :

ACTIONS MULTIMÉDIA

30 millions d’euros

Ces actions visent à assurer la visibilité des politiques et des décisions de la Commission via des produits audiovisuels d’information :

  • Euronews, programmes télévisés d’information sur l’UE ;
  • Euranet, réseau radio ;
  • Presseurop, site européen d’informations multilingues ;
  • un réseau européen de télévisions (en cours de finalisation).

INFORMATIONS DES MÉDIAS

6 millions d’euros

Ces actions visent à fournir aux publics cibles, essentiellement les médias et la presse, les outils leur permettant de mieux comprendre et de mieux répercuter l’actualité de l’UE :

  • multiplication des séminaires et formations pour journalistes, notamment les plus jeunes afin d’améliorer notamment la connaissance du traité de Lisbonne ;
  • intensification de la couverture audiovisuelle de l’actualité de l’UE et diversification de sa diffusion sur différentes plateformes ;
  • maximisation de la médiathèque : numérisation des archives audiovisuelles et mise à niveau des équipements et des services.

EXPLOITATION STUDIOS TV – EuropeBySatelitte

6 millions d’euros

Ces actions visent essentiellement à assurer l’exploitation des installations audiovisuelles de la Commission et la location du satellite permettant de mettre à disposition des chaînes de télévision des informations et des images sur les activités de l’UE.

RELAIS D’INFORMATION

14 millions d’euros

Ces actions couvrent

  • les relais d’information EUROPE DIRECT qui assurent une information décentralisée et de proximité en prenant en compte les particularités locales ;
  • les activités de coordination et de support des relais et réseaux d’information, notamment séminaires de formation, activités de promotion et fourniture de documentation.

ACTIONS LOCALES DE COMMUNICATION

10 millions d’euros

Ces actions couvrent la politique de communication décentralisée par l’intermédiaire des Représentations :

  • organisation de manifestations européennes locales : animations ludoéducatives à destination du grand public, association aux temps forts de la vie politique et culturelle nationale pour informer le citoyen au sujet des politiques européennes…
  • organisation de séminaires et de conférences : débats associant parlementaires, autorités nationales, régionales ou locales, représentants des médias ou multiplicateurs d’opinion…
  • organisation d’actions de communication directe avec des publics cibles spécifiques sur des thèmes précis.

Ces actions recouvrent également le développement des Espaces publics européens dans les capitales européennes et des centres d’information liés aux Représentations : les « Maisons de l’Europe », association qui regroupe les Bureaux d’information du Parlement européen et les Représentations de la Commission européenne. À titre indicatif, chaque EPS est financé à raison d’environ 200 000 euros.

ACTIONS SPÉCIFIQUES SUR DES THÈMES PRIORITAIRES

13 millions d’euros

Ces actions se focalisent sur la mise en œuvre et l’évaluation d’une politique d’information et de dialogue avec les citoyens européens :

  • actions de communication liées aux priorités de communication interinstitutionnelles ;
  • actions menées dans le cadre de partenariats de gestion avec les États membres.

ACTION PRÉPARATOIRE EUROGLOBE

1,5 million d’euros

Cette action préparatoire consiste en la promotion d’un espace public européen de débat, de culture et d’étude via des évènements à destination du grand public.

ANALYSE DE L’OPINION PUBLIQUE

6 millions d’euros

Ces actions couvrent l’analyse des tendances de l’opinion publique par les sondages Eurobaromètre : études génériques ou ad hoc sur des thématiques et/ou des populations spécifiques et analyses qualitatives.

OUTILS D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION EN LIGNE

11 millions d’euros

Ces actions comprennent :

  • le fonctionnement du centre d’appel EUROPE DIRECT, accessible gratuitement à tout citoyen, qui fournit des informations en réponse à toute question relative à l’UE ;
  • le fonctionnement de la partie Commission du site Internet EUROPA et des sites des Représentations.

PUBLICATIONS ÉCRITES CIBLÉES

3 millions d’euros

Ces actions recouvrent la mise en œuvre et l’évaluation des publications locales effectuées par les Représentations.

PUBLICATIONS ÉCRITES D’UTILITÉ GÉNÉRALE

2 millions d’euros

Ces actions visent à financer des publications d’utilité générale destinées au grand public.

Siim Kallas : un point de vue « hérétique » sur la communication de l’UE

Commissaire chargé de l’administration, de l’audit et de la lutte anti-fraude depuis 2004, Siim Kallas, ancien Premier ministre, ministre des Finances et ministre des Affaires étrangères de l’Estonie affirme, dans une interview à Euractiv, quelques opinions qu’ils jugent lui-même « hérétiques » sur la communication de l’UE. A vous de juger…

« Je ne pense certainement pas que le poste de Commissaire à la communication est un travail particulièrement facile. »

Contrairement à la tentation courante visant à accuser facilement la communication de tous les maux, Siim Kallas déplore la tendance des Commissaires à présumer que leurs programmes sont bons mais que la communication est mauvaise. Selon lui, il est toujours plus facile de blâmer le manque de communication que l’échec des initiatives ou des politiques.

« Les gouvernements et les parlements nationaux doivent coopérer avec les institutions européennes dans la communication des politiques de l’UE auprès des citoyens »

Interrogé sur ce qui pourrait être fait pour renforcer la confiance des citoyens dans le projet européen, l’ancien Premier ministre estonien estime qu’il faut communiquer sur l’Europe par les États membres :

  • « Si les gouvernements nationaux profèrent, dans leur pays, des critiques faciles sur l’Union européenne, alors personne ne peut surmonter cette difficulté »
  • « Pour les parlements nationaux, c’est la même chose. Si les élites nationales exercent une attitude anti-européenne, alors les citoyens auront aussi cette attitude.

Ainsi, si les parlements nationaux et les gouvernements sont pro-européens, les citoyens seront également pro-européens ». Quoique cette vision soit sans doute un peu trop mécanique, il est exact de reconnaître qu’« il est impossible d’établir des liens directs entre Bruxelles et les États membres, en contournant les gouvernements nationaux ».

En somme, Siim Kallas s’inscrit dans le sillage de la stratégie de Margot Wallström, symbolisée par la déclaration « Communiquer sur l’Europe en partenariat ».

De surcroit, Siim Kallas souscrit au dialogue politique entre la Commission européenne et les parlements nationaux porté également par Margot Wallström. Quoique lui n’ait lui-même réalisé que 4 interventions auprès de parlements nationaux, « le dialogue de la Commission avec les parlements nationaux atteint de nouveaux sommets » puisque « les membres de la Commission ont participé à 550 réunions avec les parlements nationaux entre 2005 et 2009 », selon un communiqué du 28 septembre dernier.

« La communication est logiquement aligné sur la transparence »

Responsable de la politique de transparence des activités de lobbying et des bénéficiaires des fonds européens, Siim Kallas estime que ces activités à devraient « aller main dans la main » avec la politique de communication de l’UE.

Ainsi, pour Siim Kallas, la stratégie de communication de la Commission européenne doit conserver les Etats membres comme relais effectifs et efficaces et y ajouter comme cible les lobbies, autre relais d’influence. Alors vous avez dit « hérétique » ?

Quel bilan pour Margot Wallström, la Commissaire européenne chargée de la stratégie de communication ?

Alors que le Conseil européen – qui réunit les chefs d’Etats et de gouvernements des Vingt-Sept – des 18 et 19 juin à Bruxelles, pose notamment à l’ordre du jour la nomination du prochain président de la Commission européenne et du collège des Commissaires, la question du bilan de la Commissaire européenne chargée de la stratégie de communication se pose…

Commissaire chargée de l’environnement au sein de la Commission Prodi (1999 – 2004), Margot Wallström, ancienne ministre sociale-démocrate suédoise est nommée à un poste inédit de vice-présidente de la Commission européenne chargée des relations institutionnelles et de la stratégie de communication en août 2004.

La stratégie de communication de la Commission européenne avec Margot Wallström : placer les citoyens au cœur des politiques européennes

1ère étape : organiser une large consultation démocratique des citoyens sur l’avenir de l’Union européenne afin :

  • d’encourager les citoyens à débattre de l’Union et des politiques européennes ;
  • d’inciter les décideurs à écouter ce que les citoyens avaient à dire.

2005 – Plan D comme Démocratie, Dialogue et Débat

2ème étape : proposer une approche plus démocratique de la communication entre l’UE et ses citoyens prévoyant le passage :

  • d’une communication à sens unique vers un dialogue renforcé ;
  • d’une communication axée sur les institutions vers une communication axée sur les citoyens ;
  • d’une conception venant de Bruxelles vers une démarche plus décentralisée.

2006 – Livre blanc sur une politique de communication européenne

3ème étape : proposer des mesures concrètes pour mieux communiquer avec le public cible :

  • coopération avec les gouvernements des États membres en matière de communication, par le biais de partenariats : d’ici fin 2009, 19 États membres devraient avoir conclu un partenariat de ce type avec la Commission ;
  • déclaration politique de la Commission, du Conseil et du Parlement pour améliorer leurs efforts communs de communication sur une série de thèmes prioritaires : les élections européennes en juin, la commémoration du 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin et le changement climatique avec la conférence de Copenhague en décembre marqueront ainsi la communication européenne de l’année 2009.

2007 – Communiquer sur l’Europe en partenariat

Ainsi, la stratégie de communication de la Commission européenne semble avoir relativement réussi avec Margot Wallström à placer les citoyens au cœur des politiques européennes. En revanche, la stratégie de communication de la Commission européenne ne semble pas avoir réussi à placer l’Europe au cœur de la vie quotidienne des citoyens.

La stratégie de communication de la Commission européenne après Margot Wallström : placer l’Europe au cœur de la vie quotidienne des citoyens

1ère étape pédagogique : « renouer les fils d’un dialogue constructif avec les citoyens européens en insistant de manière beaucoup plus pédagogique sur les véritables enjeux de la construction européenne (…) et l’utilité au quotidien de notre appartenance à l’Union européenne », selon Xavier Grosclaude.

2ème étape médiatique : intensifier la création et l’animation de réseaux européens de chaînes de radios et télévisions visant à assurer une couverture plus large des affaires européennes sur les plateformes audiovisuelles connues et appréciés des Européens.

3ème étape politique : refonder la communication institutionnelle de l’UE afin d’unifier à travers une labellisation, par exemple, les prises de parole des institutions européennes et d’« établir une certaine cohérence entre l’identité narrative et l’identité visuelle des activités de communication », selon le « mission statement » de la politique de communication de la Commission européenne publié en mai 2009.

Ainsi, la stratégie de communication de la Commission européenne après Margot Wallström devrait tenter de placer l’Europe au cœur de la vie quotidienne des citoyens en évitant tout particulièrement que le discours européen ne se concentre sur des sujets passionnels totalement déconnectés des préoccupations quotidiennes.

Vers la création de « Maisons de l’Europe » dans toutes les capitales européennes ?

En application de l’Accord interinstitutionnel visant à « Communiquer sur l’Europe en partenariat », la Commission européenne et le Parlement européen associent leurs stratégies de communication locale dans les capitales européennes via la création des « Maisons de l’Europe », association regroupant les Bureaux d’information du Parlement européen et les Représentations de la Commission européenne…

Les Maisons de l’Europe, des espaces publics européens privilégiés d’échange, de rencontre, de dialogue et de débats

Afin de mener une politique de communication européenne décentralisée et partenariale, par l’intermédiaire des Représentations de la Commission européenne et des Bureaux d’information du Parlement européen, les Maisons de l’Europe permettront :

  • Organisation de séminaires et de conférences permettant d’associer des parlementaires, des autorités nationales, régionales ou locales, des représentants des médias ou des multiplicateurs d’opinion.
  • Organisation d’actions de communication directe auprès de publics cibles spécifiques sur des thèmes précis dépendant essentiellement de l’actualité européenne, par exemple, des animations ludo-éducatives à destination des jeunes.
  • Association aux temps forts de la vie politique et culturelle nationale pour informer le citoyen au sujet des politiques européennes via la participation aux Fêtes nationales, célébrations ou commémorations.

Les Maisons de l’Europe en 2009, des relais de communication privilégiés des priorités de communication interinstitutionnelles

Dans le cadre des 4 priorités de communication interinstitutionnelles définies par l’Accord interinstitutionnel :

  • les élections européennes 2009 ;
  • l’énergie et le changement climatique ;
  • le vingtième anniversaire du changement démocratique en Europe centrale et de l’Est ;
  • la croissance durable, l’emploi et la solidarité ;

en 2009, les Maisons de l’Europe développeront :

  • Célébration de la Journée de l’Europe, le 9 mai, axée dans chacun des 27 États membres sur la priorité de communication relative aux élections au Parlement européen pour sensibiliser les électeurs à cet enjeu crucial de la vie politique européenne.
  • Inauguration de nouvelles « Maisons de l’Europe » à Berlin, Copenhague, Helsinki, Luxembourg, Lisbonne, Nicosie, Prague, Riga, Rome, Stockholm et Vienne ; après les succès à Tallinn, Dublin et Madrid en 2008, selon le Programme de travail de la DG Communication en 2009.

Tendance : vers une communication européenne partenariale

Face à l’ampleur de la mission d’informer les médias et les citoyens européens des activités menées par l’UE et de communiquer les objectifs et les enjeux des ses politiques et de ses actions, la communication européenne tend à impliquer toutes les parties prenantes dans une démarche partenariale…

Partenariat stratégique entre les institutions communautaires

Dans une communication en octobre 2007 « Communiquer sur l’Europe en partenariat », la Commission européenne propose aux autres institutions européennes d’« œuvrer ensemble, en tant que partenaires, à la valorisation du débat et de la discussion sur l’Europe ».

La valeur ajoutée de l’« accord interinstitutionnel » signé en octobre 2008 entre les institutions communautaires :

  • encourager le débat politique entre la Commission, le Parlement et le Conseil sur les activités de communication ;
  • encourager une convergence de vues sur les priorités de l’UE en matière de communication,
  • défendre la valeur ajoutée que représente une approche propre à l’Union en ce qui concerne la communication européenne,

La principale avancée à consister pour les trois institutions communautaires – le Comité des régions et le Comité économique et social européen siègent en tant qu’observateurs – à identifier, dans le cadre du Groupe interinstitutionnel de l’information (GII), un nombre restreint de priorités annuelles communes en matière de communication.

Ainsi, pour 2009 :

  • élections européennes 2009 ;
  • énergie et changement climatique ;
  • vingtième anniversaire du changement démocratique en Europe centrale et de l’Est ;
  • croissance durable, emploi et solidarité.

Partenariat de gestion avec les États membres

Fort des résultats des Eurobaromètres indiquant que :

  • les gouvernements assument la responsabilité principale pour informer les citoyens des activités de l’UE et de leurs incidences sur leur vie quotidienne ;
  • les gouvernements assument la responsabilité principale pour la prise en compte de l’avis des citoyens concernant l’UE.

Le « partenariat de gestion » devient l’outil principal pour mener des initiatives conjointes entre l’Union et les États membres afin de :

  • démultiplier la visibilité et l’efficacité des actions de communication européenne ;
  • diminuer les coûts par la mise en commun de ressources humaines et financières et éviter les chevauchements ;
  • adapter la communication aux circonstances locales et la relier aux ordres du jour politiques nationaux.

Partenariat de collaboration avec la société civile

Dans une résolution « Dialogue actif avec les citoyens sur l’Europe » adoptée en session plénière mardi 24 mars 2009, le Parlement européen « estime que les institutions de l’Union et les États membres devraient coordonner leurs efforts de communication et instaurer un partenariat avec la société civile afin d’exploiter toutes les synergies possibles ».

Le « partenariat de collaboration » deviendrait l’outil principal pour mener des initiatives conjointes entre l’Union ou les États membres et les acteurs de la société civile afin de :

  • faciliter les synergies à l’occasion d’actions de communication,
  • faciliter les échanges d’informations et de bonnes pratiques en matière de communication européenne.

Ainsi, la tendance à communiquer sur l’Europe en partenariat ne cesse de s’approfondir au bénéfice d’un espace public européen harmonisé mais au détriment de prises de parole hétérodoxes ou iconoclastes.