Les décodeurs de l’Europe : une communication de crise nécessaire, mais insuffisante

Enfin, une campagne de communication européenne s’adresse, en France, au grand public avec « Les décodeurs de l’Europe » pour expliquer le projet européen…

decodeurs_europe

Une communication de crise indispensable sur le fond et en plus avec humour

La démarche des décodeurs de l’Europe autour de 36 fiches liées à des idées reçues sur l’Europe s’impose quand on sait que le Brexit a été en partie remporté par des rumeurs et des fantasmes complaisamment relayés par la presse et que la victoire de Trump serait également due en partie à des « fake news » partagés dans les réseaux sociaux à l’ère de la politique « post truth ».

A force de ne pas communiquer, ou de ne pas se faire entendre dans le débat public, l’Europe n’est plus qu’une liste d’interrogations, ou pire d’accusations aux yeux d’un grand public qui n’a plus de repères, à l’image de la plupart des journalistes et de la classe politique.

Ce format de questions-réponses correspond parfaitement à la forme d’une communication de crise qui vise à éteindre les incendies, dans l’urgence et de manière totalement réactive.

Une communication insuffisante à terme pour remettre en mouvement le projet européen 

Même si cette campagne change par le ton direct et décalé et l’effort de pédagogie et de concision en adaptant les messages au format web et via notamment des dessins de presse humoristiques, elle n’en demeure pas moins que la première étape d’une longue et difficile reconquête de l’opinion publique.

Seule une réflexion approfondie sur le « narratif » de l’Union européenne permettra de répondre à la lancinante interrogation : ce projet est-il capable de répondre à la pression populiste ?

La nouvelle matrice idéologique, qui du Brexit à Trump et Orban, repose sur un triple rejet, comme le constate Xavier Grosclaude : rejets de la complexité du monde, de l’altérité et de l’intégration européenne pour un « nationalisme identitaire avec sa traduction économique en faveur du protectionnisme (…) et une xénophobie heureuse ».

Le rendez-vous de l’Europe – s’il doit avoir lieu – avec les citoyens portera sur les réponses proactives et créatives de l’UE en termes de valeurs et d’actions pour faire face aux nouveaux défis à l’échelle globale. Sinon, le projet européen sera condamné aux poubelles de l’histoire.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de confidentialité, ainsi que les Conditions de service Google s’appliquent.