Quels devraient être les principes internes de la communication européenne ?

Du point de vue interne, c’est-à-dire pour les « communicants européens », quelques principes devraient structurer l’organisation et le fonctionnement de la communication européenne…

Compréhension : est-ce que ce que nous disons sur l’Europe est clair ?

Premier principe, déjà présent dans le plan d’action de Margot Wallström lorsqu’elle rejoint la Commission au poste de Vice-présidente en charge de la stratégie de communication il y a 10 ans, « communiquer dans un langage clair » demeure la base, essentielle.

Puisque ce qui se conçoit bien s’énonce clairement… et les mots pour le dire arrivent aisément ; la compréhension doit à la fois porter sur l’utilisation d’une langue courante mais également sur la définition d’objectifs clairs.

Trop souvent, la communication européenne oscille entre une intention intégrationniste à caractère idéologique pour faire évoluer les mentalités et une démarche plus consensuelle de pédagogie et de transparence.

De même, les rares campagnes de communication de l’UE doivent à tout prix éviter de se disperser tant dans la forme avec des choix créatifs qui cannibalisent les messages que sur le fond avec des messages soit trop techniques, soit trop généralistes qui finissent par ne plus rien dire. La publicité doit être une communication comprise.

Coopération : est-ce que nous communiquons bien au nom de l’intérêt général européen ?

Compte tenu de la multiplicité des acteurs institutionnels européens, de l’étendue sans cesse accrue des dossiers gérés par l’UE et des résultats pour le moment non décisifs afin d’améliorer l’opinion des Européens, le second principe consiste à systématiquement s’interroger sur la pertinence des messages du point de vue de l’intérêt général de l’UE.

À l’heure actuelle de la crise quasi existentielle de la construction européenne, il n’est plus possible d’envisager, surtout de part de la communication officielle, des actions qui ne soient pas à la fois menées en totale coopération entre les institutions européennes et en totale adéquation avec l’intérêt général de l’UE.

La question d’une mutualisation des moyens va très prochainement se poser non plus seulement pour les budgets des DG la Commission européenne comme c’est déjà le cas, mais des budgets d’investissement partagé entre les institutions européennes. Quand il s’agit de sauver le navire, on ne distingue pas entre les passagers, sauf sur le Titanic…

Contribution : est-ce que nous nous adressons bien à un public ?

Dernier principe interne pour tout communicant européen, l’obligation de s’assurer que la communication entreprise contribue bien à faire passer les messages auprès d’un public cible. Les actions « symboliques » qui s’imaginent toucher le grand public à grand frais sans résultats (songeons au covering du Berlaymont à Bruxelles) doivent être abandonnées au profit d’actions mesurables et utiles.

Plus encore, la communication européenne doit viser à contribuer au débat public avec un angle de vue absent dans la plupart des grands médias, contribuer à instaurer le dialogue en apportant des réponses concrètes à des questions concrètes, contribuer à améliorer les possibilités de participation au processus décisionnel, quelque soit la procédure et l’implication du public.

Le Premier ministre britannique Disraeli disait que de l’éducation d’un peuple dépend le destin d’un pays, sans doute, le temps est venu de dire que de la communication sur l’Europe avec les Européens dépend le destin de la construction européenne.

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