Résorber la fracture démocratique de l’Union européenne, le nouvel « impératif catégorique » de la communication européenne ?

Dans une note pour la Fondation Robert Schuman « Résorber la fracture démocratique dans l’Union européenne », Julien Zalc, Consultant pour TNS opinion dresse un « état des lieux de la perception par l’opinion publique de la démocratie dans l’UE ». Selon lui, la très forte défiance actuelle pose la question de la légitimité démocratique. L’impératif pour la communication de l’UE serait de réduire cette fracture démocratique et de recréer du lien avec les Européens. Comment ?

Mieux faire connaître les initiatives-passerelles pour rapprocher les citoyens de leurs institutions

Julien Zalc mobilise la démocratie participative européenne, au secours du projet européen, permettant de répondre à la demande des Européens d’être davantage écoutés et d’accroître leur rôle dans les prises de décisions.

1. L’initiative citoyenne européenne est mal connue des Européens. Pourtant, après explication, elle est jugée positivement.

2. Les dialogues citoyens de l’Année européenne des citoyens pour montrer que l’UE est à l’écoute, quasiment personne n’en a jamais entendu parler. Là encore, les citoyens approuvent.

3. La nouvelle désignation du Président de la Commission lors des dernières élections européennes : seulement 5% du corps électoral s’y serait vraiment intéressé, selon Euractiv. Néanmoins, une majorité des citoyens y est favorable. Les Européens souhaitent même à 70% que le futur Président de la Commission européenne soit directement élu par les citoyens.

Répondre aux attentes d’amélioration du fonctionnement de la démocratie dans l’UE

Julien Zalc formule plusieurs pistes pour réduire le fossé entre l’Union et ses citoyens :

1. Une information plus claire, plus efficace

La priorité de la communication européenne consiste à la fois à :

  • donner un message plus clair à l’UE, un message qui soit compréhensible par le plus grand public ;
  • sélectionner le média qui permet de toucher le plus grand nombre, à savoir la télévision, sans pour autant négliger Internet.

2. Davantage d’interaction avec les citoyens

L’UE doit également répondre à la forte demande d’interaction, que permet les réseaux sociaux.

3. Donner un visage à l’Union européenne

Pour casser l’image d’une UE lointaine, complexe, voire obscure, il faut permettre aux Européens de « mettre des visages sur l’Europe » et donc faire connaître les dirigeants européens aux citoyens, avec un « tour d’Europe médiatique » de Jean-Claude Juncker.

Après le #Luxleak, l’idée que l’image de Juncker puisse redorer celle de l’UE n’est plus aussi évidente même si les bénéfices seraient nombreux : permettre de recréer du lien entre l’UE et les citoyens ; combattre l’image d’une UE opaque, voire mystérieuse ; ou encore renforcer la force et la portée du discours européen.

4. Tenir les engagements pris, et renforcer la transparence

Dernière recommandation, la plus sensible. Pour être crédibles, les initiatives européennes de démocratie participative devraient s’appliquer de manière systématique. L’UE doit tenir ses promesses et ses engagements, pour tous, et dans tous les cas, qu’elles aillent, ou non, dans le sens des intérêts des institutions européennes et des Etats-membres.
Pour combattre les eurosceptiques et les europhobes, l’UE se doit d’être exemplaire et de tenir les engagements qu’elle prend.

En conclusion, Julien Zalc estime que la communication de l’UE va dans la bonne direction, mais souffre d’un manque de notoriété qui nuit à son efficacité. En somme, la communication de l’UE ne nuit pas tant de la faiblesse non prouvée de sa stratégie, que de celle criante de ses moyens.

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