Quelle est l’image de l’Union européenne auprès des citoyens ?

Dans une synthèse rédigée par Virgine Timmerman pour Notre Europe – Institut Jacques Delors, la vision sur l’Union européenne de 157 citoyens européens représentatifs de 18 États membres se dévoile…

Premières impressions sur l’UE : pays, financements, bureaucratie et inégale influence

Invités à dire « ce qui leur venait en premier à l’esprit » à propos de l’UE, les propos des citoyens sont très variées, bien que de grands thèmes tels que la paix, les financements, la bureaucratie ou encore l’inégale influence des pays reviennent.

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Les États membres dans lesquels les citoyens ont une attitude relativement positive vis-à-vis de l’UE, 3 exemples « classiques »

  • Pologne : Liberté, ouverture sans frontières, développement, opportunités, diversité, tolérance et modernité
  • Roumanie : Fraternité, unité dans la diversité, progrès, liberté de circulation, communauté, consensus, États Unis d’Europe
  • Suède : Coopération générale, influence, mobilité du travail, paix, bureaucratie

Les États membres dans lesquels les citoyens en ont une vision mitigée, là encore attendus :

  • France : UE plus forte face aux concurrents, paix, mélange des cultures, normes alimentaires, législation européenne au-dessus des lois françaises
  • Allemagne : Grande communauté, solidarité, intégration, échanges commerciaux, Banque centrale européenne
  • Pays-Bas : Distante mais nécessaire, « créer une union pour résoudre des problèmes », complexe, influence limitée, crise économique

Les États membres où les citoyens en ont une image négative :

  • Espagne : Déception, inégalités et déséquilibres, pouvoirs concentrés dans quelques pays, manque d’identification avec l’UE, abandon
  • Royaume-Uni : Bruxelles, corruption, liberté de circulation, immigration, euro, UKIP
  • Italie : UE responsable de la crise économique et financière, euro, taxation excessive, favoritisme, opportunité d’ouverture mentale et culturelle

Les aspects positifs de l’UE vus par les citoyens participants

Si les aspects positifs de l’UE évoqués par les citoyens se rejoignent, ceux qui sont évoqués en premier diffèrent selon les pays.

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La libre circulation des personnes, qu’elle soit liée aux études, au travail ou aux voyages, est citée dans tous les pays comme un aspect positif, à l’exception de la France et de l’Allemagne. Le programme Erasmus, grande réussite de l’UE, est mentionné par la majorité.

Les citoyens principalement des pays ayant le plus récemment intégré l’UE et les pays ayant connu les plus grandes difficultés durant la crise, mentionnent les financements européens comme un élément positif de l’UE. Chez les citoyens, ils sont le plus souvent liés aux projets d’infrastructure, aux projets transnationaux comme Erasmus, ou encore au soutien en temps de crise.

L’établissement de normes et règlementations européennes cherchant à harmoniser les législations des États membres est identifié comme un avantage pour les citoyens qui en parlent, ces règles sont le gage d’une bonne qualité.

Les aspects négatifs de l’UE vus par les citoyens participants

Chaque citoyen européen a une attitude et une vision distincte de l’UE ; ainsi, selon les pays, les aspects négatifs sont évalués différemment.

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Les critiques majeures adressées à l’UE de la part des citoyens concernent l’UE en tant qu’institution. C’est d’abord l’UE en tant que législateur que les citoyens critiquent, ils estiment en effet qu’il y a une sur-réglementation à l’échelle européenne, qui plus est inadéquate. L’harmonisation des réglementations européennes semble complexe du fait des déséquilibres économiques entre les différents pays et des différences culturelles ; cela crée une compétition entre les Etats membres, non appréciée des citoyens européens. Enfin, les citoyens considèrent qu’il y a une perte d’autonomie de leurs institutions nationales sur les affaires internes.

À cette critique institutionnelle s’ajoute la vision d’une UE bureaucratique que beaucoup de citoyens mentionnent.

Certaines politiques européennes (immigration, euro, libre circulation) sont également citées par les citoyens dans les aspects négatifs, en raison de dysfonctionnements.

Le manque de solidarité entre les États membres et les inégalités entre les contributeurs et les bénéficiaires des financements européens est également soulevé : dans les pays ayant souffert de la crise de manière directe (Espagne, Grèce, Irlande, Italie) ou indirecte (Allemagne) et dans les pays ayant intégré l’UE le plus récemment (Bulgarie, Estonie, Lettonie, République tchèque, Roumanie).

La question du fossé entre les citoyens et l’UE est soulevée même s’il est ressenti de manière différente selon les citoyens. La plupart d’entre eux évoquent leur sentiment de ne pas être entendu ou représenté, particulièrement face aux lobbys ou aux banques. Le manque d’information, la distance ou encore le caractère abstrait de l’UE sont donnés pour expliquer le manque d’implication de la plupart d’entre eux.

Au total, l’image de l’Union européenne auprès des citoyens européens est largement conditionnée en fonction des pays ayant le plus récemment intégré l’UE et des pays ayant connu les plus grandes difficultés durant la crise ; et l’image de l’UE dans le « couple franco-allemand » est en nette dégradation.

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