Comment l’UE prévoit de mieux communiquer sur le TTIP ?

Lors de la réunion du Groupe interinstitutionnel de l’information le 17 octobre dernier, la « déclassification » récente des directives de négociation du TTIP, le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement pose la question de la communication de l’UE sur le sujet.

Une communication de l’UE sur le TTIP, encore une fois, tardivement transparente

Les défis auxquels font face les institutions européennes sont particulièrement illustratifs de la problématique générale de la communication de l’UE :

  • La crédibilité et la confiance sont faibles, compte-tenu de la posture initiale tenue jusqu’à quasiment l’absurde de ne pas ou peu communiquer sur le sujet ;
  • Les difficultés à montrer les bénéfices de l’accord et des négociations en cours… un peu comme lors de chaque renégociation des traités européens ;
  • En ligne, la faiblesse des ressources face à l’ampleur des oppositions et de leurs campagnes grass-root ;
  • Dans les espaces publics nationaux, le soutien des gouvernements et la mobilisation des parties prenantes nationales sont cruciaux.

Les questions, que se posent les institutions européennes, au sujet de la communication autour du TTIP recoupent là encore très largement celles de la communication de l’UE dans son ensemble :

  • Comment résorber le déficit d’information des citoyens, sur ce sujet à la fois très technique et très politique ?
  • Comment monitorer les développements de l’opinion publique sur le sujet ?
  • Comment capitaliser sur les bonnes pratiques locales, sur une coopération avec les Etats-membres et entre les institutions européennes ?
  • Comment engager les publics dans les médias sociaux ?

Une communication de l’UE sur le TTIP essentiellement réactive aux critiques

La stratégie de communication de la DG Trade est principalement d’expliquer les bases de la négociation et d’adresser les critiques – dans un contexte de large couverture médiatique (essentiellement négative), d’implications renforcées des Etats-membres, de perceptions erronées du public et de scepticisme général autour du TTIP.

Les actions de communication prévues s’articulent autour de :

  • Des relations avec la presse améliorées, notamment avec des séminaires réservés aux journalistes ;
  • Une coordination renforcée en matière de communication entre les différents services de la Commission européenne ;
  • Des débats nationaux pilotés par les Représentations et en partenariat avec les autorités nationales
  • Une transparence augmentée, en publiant les « positions papers » de l’UE, des « factsheets », des infographies et les échanges de vues entre les négociateurs UE et US avec les parties prenantes et lors de consultations publiques ;
  • Une présence en ligne développée avec un site dédié et une activité dans les médias sociaux.

Au total, la communication de l’UE sur le TTIP est un parfait exemple de la communication européenne à la fois dans ses contraintes, d’autant plus nombreuses que certaines sont créées par l’inaction initiale ; et dans ses conditions de succès, corrélées à l’implication des Etats-membres et des parties prenantes.

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