Les 10 commandements de la communication de l’Union européenne

Dans un projet d’avis rédigé par Christophe Rouillon « Reconnecter l’Europe avec ses citoyens : communiquer mieux et davantage au niveau local » et discuté avant-hier au Comité des Régions, se dessine une grande première, la tentative de rédiger un « Plan de Communication (interinstitutionnel et pluriannuel) 2015-2019: reconnecter l’Europe avec ses concitoyens ». Quels seraient les principes partagés par les institutions aux niveaux local, régional, national et européen participant à la communication européenne

1. Partager l’enjeu politique et de communication de réconcilier les citoyens avec l’UE

Premier impératif, il faut parvenir à se mettre en commun d’accord sur la finalité fondamentale de la communication européenne : à quoi ça sert de communication sur l’UE, en voici une réponse intéressante.

2. S’accorder sur un concept de communication fédérateur qui valorise l’UE, son identité, sa raison d’être, ses valeurs et les résultats concrets de ses politiques dans la vie des citoyens

Il faut également répondre à la question récurrente et irrésolue du message principal de la communication européenne : quoi dire aux citoyens, en quelques mots sans lyrisme excessif, simplicité généralisante ou jargon technocratique.

3. Améliorer le dialogue – plus démocratique plus transparent – avec les citoyens

Une fois posée la mission ainsi que le message, encore faut-il définir la forme essentielle de la communication européenne, c’est-à-dire le mode le plus adapté : diffuser (top-down) ou dialoguer (bottom-up) ? Le dialogue démocratique et transparent répond aux meilleures exigences que l’UE pourrait se fixer, mais saurait-elle l’adopter et le pratiquer ?

4. Apporter une réelle valeur ajoutée, en accord avec les principes de subsidiarité et de proportionnalité

La définition des principes doit également inclure les effets et l’impact de la communication européenne, sinon la démarche demeure théorique. S’engager dans une communication qui « délivre » selon un mauvais anglicisme est une évidence, encore faudrait-il que ce soit proclamer et respecter.

5. Accorder aux autorités locales et régionales plus de responsabilité en tant que partenaires de la mise en œuvre d’une communication visant à jeter des ponts entre les citoyens et l’Europe

Ce 5e principe, qui s’explique logiquement dans la mesure où le texte est rédigé par un membre du Comité des Régions n’en représente pas moins une évidence trop souvent oubliée, à supposer que les Etats-membres soient également inclus. Sans courroie de transmission nationale/régionale/locale, la communication de l’UE, à l’échelle d’un continent se condamne, à agir seule, à obtenir des résultats forts limités.

6. Eviter la fragmentation et la multiplication des canaux, des priorités, des ressources et des styles de communication

La dispersion des moyens est sans doute le pire ennemi de la communication européenne, d’autant plus que ces moyens sont réduits, et sans doute appelés à l’être davantage si les résultats n’évoluent pas rapidement.

7. Arriver à une meilleure coordination des stratégies, des activités de la communication des institutions et des organes de l’UE

En une petite phrase, c’est toute l’architecture de la communication répartie entre les institutions européennes, et les directions et services au sein de chacune d’entre elles qui est questionnée, là encore fort logiquement au vue des résultats obtenus jusqu’à présent. Le temps d’une agence européenne de la communication de l’UE serait-il venu ?

8. Converger les politiques spécifiques de marque de chacune des institutions européennes afin de favoriser une vision d’ensemble du projet européen par les citoyens

En partie redondant avec le principe précédent, cette précision indique que son auteur ne poursuit pas l’idée pourtant précieuse d’une agence européenne de la communication de l’UE. Donc, à défaut, une vision convergente et d’ensemble semble à minima indispensable.

9. Professionnaliser et valoriser les politiques de communication et de participation des institutions européennes

Quoique de moindre importance à première vue, ce principe à usage interne est nécessaire pour s’assurer que la communication de l’UE est en phase avec les intérêts et les pratiques des citoyens.

10. Ne pas se limiter à des campagnes institutionnelles et de dernière minute à la veille des élections européennes

Dernier principe, le plus pragmatique n’en est pas moins incontestable. La communication de l’UE ne peut se cantonner à tenter de sensibiliser – en vain, le plus souvent – les électeurs européens.

Au total, ces « 10 commandements » sont certes un bel exercice de style mais surtout une base de travail sérieuse pour un véritable plan de communication interinstitutionnel et pluriannuel pour l’UE.

Une réflexion sur « Les 10 commandements de la communication de l’Union européenne »

  1. Tom De Smedt

    Le 16 octobre 2014 nous organisons un débat pour discuter les idées de l’avis, avec le rapporteur M. Rouillon, des responsables des institutions de l’UE et des collègues – communicateurs du terrain. Le débat aura lieu pendant la 5ième édition d’EuroPCom, la conférence européenne sur la communication publique.

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