Quels sont les premiers signes de la réorientation de la communication de la Commission européenne ?

Avant la séquence très attendue des auditions des Commissaires-désignés devant le Parlement européen qui devrait être un temps fort de communication, quelques signes correspondant aux premiers pas de la Commission Juncker dessinent une réorientation future de la communication de l’UE…

Réorientation de la prise de parole officielle : vers plus de politique dans les médias

Suivant les analyses de Cécile Ducourtieux, correspondante du journal Le Monde à Bruxelles sur le blog « la Bataille de Bruxelles » portant sur une Commission moins « langue de bois » I et II, le premier signe perceptible de la réorientation de la communication porte sur le service des porte-parole.

Jusqu’à présent, l’organisation actuelle du service des porte-parole avec un porte-parole par Commissaire conduit à la fois à verrouiller l’accès direct des Commissaires aux journalistes et à renforcer l’usage d’une langue technocratique polissant les réponses accordées aux médias.

Dorénavant, le service serait réduit autour d’une dizaine de porte-parole thématique chargée de coordonner les prises de parole par les Commissaires, ce qui devrait contribuer à densifier la communication de la Commission européenne et in fine faciliter le travail des médias.

Après une communication de la Commission Barroso sous l’éteignoir, la politisation de la prise de parole de la Commission Juncker devrait renouveler l’intérêt des médias.

Réorganisation de la présence en ligne : vers plus de dialogue avec les citoyens

Le second signe, imperceptible et conjecturelle pour le moment, devrait porter sur les conséquences que la Commission européenne devrait donner aux conclusions d’un Eurobaromètre qualitatif « La promesse de l’UE » portant notamment sur la communication en ligne.

Davantage encore que dans les précédentes enquêtes, les citoyens expriment les nombreux obstacles limitant leur intérêt pour les affaires européennes : image floue des responsabilités, complexité des sujets, faible influence ressentie et surtout passivité quant à leur recherche d’information et a fortiori à leur participation.

Du coup, il n’est pas interdit d’imaginer qu’une nouvelle étape pourrait être franchie dans la réorientation de la communication de l’UE en ligne visant à simplifier la navigation et les contenus destinés aux citoyens, ce qui est actuellement en cours mais aussi à renforcer les possibilités laissés aux citoyens de s’exprimer dans le cadre d’une démarche dont les résultats seraient vraiment considérés.

Au total, les premiers signes de la réorientation de la communication de l’UE – la politisation des prises de parole et la participation rationnalisée en ligne – correspondent à une direction relativement consensuelle et attendue par les principaux acteurs.

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