Archives annuelles : 2013

Elections européennes 2014 : comment suivre la campagne sur Twitter ?

Puisque Twitter s’est peu à peu imposé dans la sphère publique numérique européenne comme le réseau social incontournable, que se passe-t-il donc sur Twitter en vue de la campagne pour les élections européennes de 2014 ?

#ep2014 : LE hashtag des élections européennes

Depuis le 1er janvier 2013, ce sont 42,980 tweets qui ont été publiés en utilisant au moins l’un des hashtags les plus évidents à priori : #ep2014, #eu14, #eu2014 ou #pe2014.

Le hashtag qui domine largement avec 84% des mentions – et qui devrait donc s’imposer comme le hashtag pour les élections européennes – est : #ep2014.

Thèmes les plus abordés jusqu’à présent

Sur l’année 2013 la campagne pour les élections européennes n’a pas officiellement commencé auprès du grand public. Néanmoins, d’ores et déjà sur Twitter la conversation s’articule autour de plusieurs éléments saillants :

  • Les candidats : Martin Schultz et Viviane Reding émergent
  • Le vidéo-clip du Parlement européen : Act. React. Impact.
  • Les partis politiques européens : le parti socialiste européen se distingue (PSE/PES)
  • Les outils d’auto-positionnement politique : myvote2014.eu et votewatch.eu

wordcloud_ep2014Les comptes « curateurs » dédiés aux élections européennes

Au-delà des comptes Twitter des députés européens (Andrew Duff semble le plus actif) et des candidats, des partis politiques européens, des institutions européennes et des journalistes européens, quelques comptes émergent en tant que « curateurs » de l’actualité des élections européennes :

  • @VoteWatchEurope : curation par 3 personnes pour plus de débats et de transparence dans la politique européenne
  • @EUWatchers : curation avec un accent plus orienté vers les citoyens et les sources critiques sans être anti-européennes
  • @2014Europarl : curation EN et FR d’un auteur inconnu
  • @EPElections : animé par une agence de PR
  • @EuropeDecides : animé par une autre agence de PR

A signaler, 2 comptes pour le moment inactifs à suivre : @EU14 et @DebatesEU qui semblent créés pour suivre les débats entre les candidats à la présidence de la Commission européenne.

Au total, à six mois des élections européennes, sur un plan politique, le terrain semble davantage occupé par la gauche et globalement les actions de communication du Parlement européen s’équilibrent avec les autres initiatives, notamment d’agences de communication, autour des élections européennes.

Démocratie numérique européenne : comment Internet révolutionne nos usages de citoyen de l’UE ?

Parce qu’Internet est devenu, ces dernières années, un espace d’innovation démocratique, le Conseil de l’Europe y consacre cette année son forum mondial de la démocratie. Si l’essor d’Internet remet en question le fonctionnement traditionnel de la démocratie représentative européenne, pose-t-il pour autant les fondations d’une « démocratie 2.0 » européenne ? Quels sont les enseignements du document de réflexion pour le Forum mondial de la démocratie 2013 : « Exploiter le web comme outil de démocratie : nouvelles pistes pour l’étude et la pratique de la démocratie numérique » ?

Recul des modes de participation politique « traditionnels » partout en Europe

A l’heure actuelle, partout en Europe, de nombreuses activités démocratiques « hors ligne » comme le vote, l’adhésion à un parti, l’affiliation à un syndicat ou le militantisme sont en déclin.

Bien au-delà de l’abstention aux élections européennes, le rapport note que « les électeurs boudent les urnes, les adhérents se détournent des partis politiques et les citoyens se disent, dans des proportions alarmantes, à la fois méfiants et mécontents de leurs dirigeants politiques ».

Autrement dit, le déficit démocratique spécifique de l’UE tend à se normaliser au sein d’une tendance généralisée au recul de toute forme de participation politique traditionnelle.

Déclin du cyber-enthousiasme d’une démocratie numérique européenne participative

En dépit des attentes la participation politique sur internet n’a pas permis de remédier à ces tendances inquiétantes : le web n’est pas une panacée pour les démocraties en difficulté, y compris pour l’UE.

Le web comme lieu de dialogue et de débat – malgré les tentatives de l’UE avec le forum Debate Europe et bien d’autres projets – n’a pas sensiblement améliorer les pratiques classiques des institutions européennes en matière de consultation et d’engagement.

Le web comme moyen de communication universel et en temps réel – quoique les interactions avec les institutions européennes sont plus régulières et plus ouvertes dans les médias sociaux – n’a pas permis de généraliser l’engagement et de restaurer la confiance des citoyens européens.

Aussi, quand bien même, les élections européennes de 2014 correspondraient avec la généralisation d’Internet lors de la campagne, l’abstention électorale risque de se maintenir, sinon de se renforcer avec la crise.

Vers une nouvelle approche de la démocratie numérique européenne

Plutôt que d’évaluer les succès ou les échecs en fonction des critères de la démocratie représentative, le document de réflexion invite à « commencer par examiner les fonctionnalités du web ».

La politique dans des espaces non politiques : Internet permet à des personnes ayant des intérêts communs de former des communautés, qui peuvent s’engager dans des espaces non politiques. Aujourd’hui, l’opinion des citoyens européens se forment partout ailleurs que sur les sites de l’UE.

De nouveaux modes de participation politique : Internet réduit les coûts d’échange de l’information et de collaboration en permettant l’« externalisation ouverte » ou crowdsourcing : « des initiatives qui sollicitent les ressources (intellectuelles, financières ou autres) d’un groupe d’individus ou d’organisations afin d’aboutir à un résultat (décision, produit ou processus) ».

Si les institutions adoptaient ce type d’approche et collaboraient régulièrement avec des groupes d’individus non représentatifs sur des questions très pointues qui les concernent, on constaterait peutêtre que le crowdsourcing sur le web permet une augmentation générale de la participation grâce à des modes d’engagement variés et spécialisés qui mettent l’accent sur des groupes particuliers et des questions particulières.

Internet, un outil de recherche : Internet contient des données et renferme des outils d’analyse qui apportent un nouvel éclairage sur des problèmes déjà anciens, et dont les enseignements pourraient améliorer sensiblement la conception des initiatives en faveur de l’engagement dans les années à venir.

Mais, Internet peut aussi être utilisé pour porter atteinte aux idéaux démocratiques avec la surveillance, la censure et l’absence de responsabilité des acteurs publics face au crowdsourcing.

Au total, la révolution de la démocratie numérique européenne est en marche, mais plutôt que d’opposer des « forces de progrès » cyberenthousiastes à des « rétrogrades » cybersceptiques, la ligne de fracture dépend d’abord de ce que les citoyens et les institutions font ou ne font pas d’Internet, en tant qu’outil fonctionnel de démocratie.

Communiquer sur la valeur ajoutée de l’Union européenne

Aujourd’hui et demain, le Conseil économique et social européen (CESE) organise un séminaire : « Vers les élections européennes – Communiquer sur la valeur ajoutée de l’Europe ». Que prévoit le programme ?

Image-building de l’Europe : les leçons de la « public diplomacy » et du « corporate branding »

Habitué des cénacles européens, encore récemment lors d’EuropCom en octobre, Simon Anholt, l’inventeur du concept de « nation branding » devrait sûrement faire un keynote speech remarqué sur la construction de l’image de marque de l’Europe.

Communiquer sur le coût de la non-Europe

Les rapporteurs d’un avis du CESE « Vers une étude actualisée du coût de la non-Europe » devraient soulever un angle relativement inédit dans la manière de faire avancer le débat sur la poursuite de l’intégration européenne.

En insistant sur le coût de la non-Europe, leur intention serait de pousser les dirigeants et les citoyens à prendre conscience de la nécessité d’une révolution copernicienne dans les relations entre les États-membres, l’UE et le monde.

En regardant les coûts de la non-Europe, notamment les coûts de ne pas terminer l’union économique et monétaire en Europe, l’idée est d’apporter des éléments de preuve pour appeler l’opinion publique à témoin sur le fait que l’Europe n’est pas le problème, mais doit être considérée comme la solution.

Impact de l’évolution du paysage médiatique sur la communication publique

L’eurobloggeur, spectateur et acteur sur la scène européenne, Jon Worth est invité à partager sa vision des conséquences liées au nouveau paysage entre médias traditionnels, nouveaux et sociaux sur la communication des institutions publiques et en particulier de l’UE.

Défis de communication de la campagne des élections européennes

Alors que la campagne de communication du Parlement européen sur les élections européennes se déploie en Europe, la discussion devrait être animée entre les principaux responsables de la communication de l’UE :

  • Stephen Clark, directeur des relations avec les citoyens au Parlement européen
  • Reijo Kemppinen, directeur général, presse, communication, transparence au Conseil de l’UE
  • Ylva Tivéus, Directeur des citoyens à Direction générale Communication de la Commission européenne

Au total, tant le choix des thèmes que des intervenants justifie l’intérêt du séminaire « Communiquer sur la valeur ajoutée de l’UE ». Rendez-vous pour le débrief…

Comment communiquer sur les élections européennes ?

Ce soir, Notre Europe – Institut Jacques Delors a organisé une conférence sur la communication en vue des élections européennes. Quels sont les points clés du débat ?

Les enjeux de la communication sur les élections européennes selon Yves Bertoncini

Après un propos liminaire d’Anne Houtman, Chef de la Représentation de la Commission européenne à Paris, et avant une présentation de la campagne de communication par Mathieu Blondeau, Yves Bertoncini a posé les enjeux de la communication sur les élections européennes :

Pourquoi communiquer ? Augmenter le taux de participation électorale en baisse constante depuis 1979 auprès des abstentionnistes ou informer les électeurs « pratiquants » des choix pour l’avenir de l’UE.

Quoi communiquer ? Les nouveautés institutionnelles notamment l’importance du scrutin dans le choix du futur président de la Commission européenne ou le fond, en particulier l’accord commercial transatlantique, la protection des données personnelles en ligne, la lutte européenne contre le changement climatique, les réponses à la crise, etc.

Quels outils ? Conserver les professions de foi des candidats certes, mais surtout l’audiovisuel, le web et les médias sociaux.

Qui doit communiquer ? Les institutions européennes, les Etats-membres, les partis politiques, les médias, la société civile…

Que ton ? Rester docte et pédagogique ou être plus contradictoire/polémique éventuellement dramatisé/exagéré, voire jouer avec l’humour ?

La politisation du débat public sur l’Europe comme condition pour intéresser les électeurs et faire reculer le populisme selon Philippe Cordery, député

Normalement les électeurs se déplacent pour voter car ils font un choix et veulent réorienter la politique. Mais, avec les élections européennes, ils ont l’impression que leur bulletin de vote ne compte pas.

Afin que les élections européennes ne fassent pas exception parmi les scrutins, il faut parvenir à :

  • Changer la nature du débat sur l’Europe, qui ne doit plus porter sur pour ou contre l’UE trop simpliste et favorable aux populisme mais sur les projets pour l’avenir de l’UE
  • Changer les repères pour poser un raisonnement majorité/opposition à l’échelle européenne à une époque où le compromis entre démocrates-chrétiens et sociaux-démocrates se voit remplacé par des alliances à la carte et des alternances possibles.

La communication institutionnelle du Parlement européen : mission de mobilisation des électeurs quasi impossible mais transformation possible de la scène européenne autour de nouveaux rites selon Michaël Malherbe

Tandis que 3 objectifs peuvent être assignés à toute communication : changer les perceptions (le plus facile), changer les opinions (c’est pas facile) et changer les comportements (le plus dur), la communication du Parlement européen vise à transformer la réalité.

Transformer la réalité de l’abstention électorale est une mission nécessaire quoique quasi impossible de la communication institutionnelle du Parlement européen.

D’autant plus impossible que les premiers pas de la campagne ne vont pas dans la bonne direction entre un slogan littéralement démagogique pour tout Européen lambda (cf. « Cette fois, c’est différent ») et une vidéo « humanifesto » décriée lors de sa sortie.

Transformer la réalité de la scène politique européenne semble une mission ambitieuse possible en créant de nouveaux rites politiques européens qui s’inspirent des grands temps forts du débat électoral américain.

Au travers de plusieurs innovations, de nouveaux rites politiques européens vont peut-être parvenir grâce à la campagne de communication du Parlement européen à s’inscrire dans la réalité :

  • des débats télévisés entre les candidats à la présidence de la Commission européenne ;
  • une soirée électorale couverte en direct et en ligne ;
  • un discours le jour de l’inauguration du président de la Commission européenne.

La conclusion du débat sur les élections européennes revient à Nicolas Leron, président d’Eurocité qui insiste sur le biais de laisser les institutions européennes s’assurer par elles-mêmes de conforter leur légitimité démocratique et le risque de ne pas sortir du cercle des initiés ou de laisser le débat public s’organiser autour des seuls partis populistes les plus audibles par leur simplisme.

Au total, la communication sur les élections européennes s’accorde à la fois à mobiliser les électeurs (la mission de la communication institutionnelle) et à animer le débat public (la mission de la communication politique).

Eurobaromètre : les fissures de l’opinion des Français vis-à-vis de l’Union européenne

Après des enquêtes d’opinion inquiétantes quant à l’évolution de l’opinion des Français sur l’Europe : « malentendu », perplexité »… le dernier Eurobaromètre flash consacré aux attitudes des Français vis-à-vis de l’UE confirme le décrochage des Français avec l’UE…

Nouveau recul des opinions favorables aux apports de la construction européenne

Première fissure dans l’opinion publique française, la construction européenne est moins créditée qu’auparavant dans sa capacité à garantir la paix sur le continent (73%) et à nous rendre plus forts face au reste du monde (63%) ou à contribuer à la prospérité de la France (50%).

Bien que majoritairement positifs, ces indicateurs, sont en repli sensible par rapport aux enquêtes de février 2012 et surtout d’avril-mai 2009.

Souhait désormais majoritaire de repli sur l’échelon national pour trouver des solutions face à la crise

Deuxième fissure dans l’opinion publique française, les Français souhaitent dorénavant que face à la crise économique actuelle, les solutions soient apportées au niveau national (52%), et non au niveau européen (39%) –alors que la proportion était inverse en 2012 (38% et 52% respectivement).

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Derrière cette évolution spectaculaire, c’est l’opinion des Français les plus diplômés – qui sont traditionnellement plus enclins à soutenir l’UE – qui basculent vers des solutions à la crise apportées au niveau national (49%, +19 points par rapport à l’enquête de 2012).

Recul du souhait de voir les hommes politiques et les médias parler de l’UE

Quoique les élections européennes soient programmées dans quelques mois, le souhait que les hommes politiques et les médias parlent davantage de l’UE est en recul par rapport à l’année dernière :

  • 68% seulement contre 76% en 2012 souhaitent entendre davantage les hommes politiques sur l’UE : moins 8 points ;
  • 70% contre 76% en 2012 souhaitent entendre davantage les médias sur l’UE : moins 6 points.

Au total, l’Eurobaromètre réalisé par la Commission européenne confirme que les fissures entre les Français et l’UE prennent des proportions alarmantes à quelques mois des élections européennes.