Communication politique européenne : quelle est la future campagne rêvée par les eurodéputés pour les élections européennes ?

En session plénière, le Parlement européen a adopté, jeudi 4 juillet, une résolution (texte non contraignant) formulant « des recommandations sur l’amélioration, par les États membres et les partis politiques, de l’organisation des prochaines élections européennes ». Quels sont les rêves des députés européens et quelles en seraient les conséquences en matière de communication ?

Les rêves-réalités d’une « campagne publique d’incitation au vote »

Parmi les idées approuvées par les eurodéputés, la recommandation pour que « les États membres mènent une campagne publique d’incitation au vote afin de lutter contre la baisse du taux de participation » correspond sans doute le plus à la réalité de la communication européenne.

Il est en effet, plus que prévisible, qu’en complément de la campagne de communication du Parlement européen sur les élections européennes, la plupart des Etats-membres devraient mener leur propre action de communication auprès des citoyens européens, notamment dans le cadre des partenariats de gestion avec les institutions européennes.

Les rêves mi éveillés de « primaires » pour choisir les « candidats des partis européens à la présidence de la Commission »

Tandis qu’aujourd’hui, les tractations pour le choix du président de la Commission européenne se font en catimini entre les chefs d’Etat et de gouvernement de quelques Etats-membres, les eurodéputés :

invitent les partis politiques nationaux à informer les citoyens, avant et pendant la campagne électorale, de leur affiliation à un parti politique européen et de leur soutien au candidat de ce parti à la présidence de la Commission et à son programme politique ;

insistent pour que les partis politiques à tous les niveaux adoptent des procédures démocratiques et transparentes pour la sélection de leurs candidats aux élections au Parlement européen et à la présidence de la Commission.

De ces rêves devraient rester de nombreux candidats au poste de Commissaire européen en ordre dispersé – grâce à la pression médiatique et aux ambitions personnelles. Par ailleurs, quelques petits partis politiques européens, comme les Verts, devraient s’orienter vers des primaires.

Les doux rêves de« campagne électorale paneuropéenne » avec des « débats publics entre les candidats désignés à la présidence de la Commission »

Alors que les campagnes électorales européennes – jusqu’à présent – se sont toutes déroulées à l’échelle nationale, avec parfois des candidats issus d’autres Etats-membres de l’UE, les députés européens :

invitent les partis politiques européens à désigner leur candidat à la présidence de la Commission suffisamment tôt pour leur permettre de monter une campagne électorale efficace à l’échelle européenne qui soit axée sur des questions européennes et basée sur leur propre programme et sur le programme de leur candidat à la présidence de la Commission ;

prient instamment les partis politiques européens d’organiser plusieurs débats publics entre les candidats désignés à la présidence de la Commission.

La campagne paneuropéenne sur la base de programmes électoraux européens apparaît particulièrement ambitieuse au vu des divergences partisanes aux échelles nationales. L’organisation de débats publics entre disons des « têtes de liste » pourraient être envisageable – au-delà des règles établies dans chaque pays – soit en ligne soit sur Euronews – quoique dans les deux cas l’audience ne sera pas au rendez-vous.

Au total, la résolution du Parlement européen consiste un canevas idéal de la future campagne électorale européenne – même si la réalité se trouve plus ou moins loin des rêves.

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