Archives mensuelles : janvier 2013

Initiative citoyenne européenne : premier bilan et améliorations pour un instrument de démocratie participative

Les citoyens du monde entier attendent de plus en plus que la démocratie soit transparente et demandent une voix et une implication directe dans les affaires qui les concernent. L’initiative citoyenne européenne a été conçue pour « faire le pont entre l’UE et les citoyens » selon Marcel Sangsari, qui en propose une « évaluation précoce ». Les initiatives citoyennes européennes vont-elles rendre plus participatives les affaires européennes ou ne servir qu’à augmenter la méfiance des citoyens européens ?

Bilan des 9 premiers mois : moins d’un million de signatures collectées… pour l’ensemble des 15 initiatives citoyennes européennes en cours

A ce jour, 23 initiatives citoyennes européennes ont été soumises. Seulement 15 sont ouvertes à la collecte des signatures, tandis que 7 ont été rejetées par la Commission européenne. Une dernière sur le bien-être des vaches laitières a été retirée par ses organisateurs.

Principales informations relatives aux initiatives citoyennes européennes en cours :

  • la plus avancée avec 776 980 signatures revendiquées porte sur l’eau et l’assainissement pour en faire un bien public ;
  • la plus dotée avec 150 000 €  de soutien vise à la résiliation du contrat de libre circulation des personnes avec la Suisse ;
  • la première « Fraternité 2020 – Mobilité. Progrès. Europe. » affiche 58 480 signatures et se voit traduite dans toutes les langues de l’UE ;
  • une seule ICE ne dispose pas de site Internet tandis que toutes (sauf 3) ont été déposées en anglais.

ICE_liste_janv2013Pour Marcel Sangsari, « il est trop tôt pour juger, mais il est clair que les organisateurs devraient chercher des conseils juridiques avant de proposer leur initiative citoyenne, la base juridique utilisée et la langue peut faire la différence ».

Un autre élément du bilan concerne l’expertise technique. L’un des problèmes majeurs concerne la difficulté de faire face à la mise en place d’un système de collecte en ligne. Le coût d’un serveur sécurisé « aux normes » est estimé de 20.000 à 30.000 €, un montant au-delà des moyens de la plupart des organisateurs. D’ailleurs, il y a même une initiative citoyenne européenne pour les rendre plus conviviales aux citoyens dans la collecte des signatures.

Comment faire des initiatives citoyennes européennes une vraie opportunité pour les citoyens et une réelle innovation de démocratie participative pour l’UE ?

Le seuil d’un million de signatures est une tâche complexe et difficile, qui consiste à collecter une moyenne de 2.740 signatures par jour !

Les organisateurs voient la nécessité pour la Commission de fournir une infrastructure de soutien et d’assistance. Par exemple, alors que la Commission fournit un point de contact pour obtenir des informations et de l’aide, et utilise ses 800 bureaux Europe Direct dans les États membres pour les demandes des citoyens de base, les ressources dédiées aux initiatives sont limitées.

Les outils nécessaires sont un centre d’aide (une hotline) à Bruxelles ainsi que d’une plateforme centralisée et permanente (un serveur) pour la collecte en ligne permettrait de faciliter la capacité des citoyens à faire usage de leur nouveau droit.

Les évolutions apportées au règlement des initiatives citoyennes européennes, dont la révision est prévue en 2015, devraient mettre l’accent sur les besoins des différents publics :

  • Besoin de soutien pour les organisateurs, y compris leur nécessité d’une collecte de fonds ;
  • Besoin d’une infrastructure plus proche et plus conviviale des citoyens au sein des autorités de l’UE ;
  • Besoin de relais dans les États membres, notamment dans la compréhension des procédures et la diffusion des ressources disponibles.

L’optimisme laisse voir que les citoyens peuvent désormais prendre le siège du conducteur pour, peut-être, surmonter la paralysie institutionnelle dans des domaines importants tels que l’aide au développement de l’UE, sa politique énergétique, ou pour faire pression sur l’UE sur un sujet comme la taxe sur les transactions financières, comme l’a récemment suggéré le président du Parlement européen, Martin Schulz.

Le réalisme oblige à considérer que le citoyen lambda de l’UE n’est pas encore au courant de l’existence ou du potentiel des initiatives citoyennes européennes. Les institutions de l’UE feraient bien de mettre en place une stratégie de communication et une campagne paneuropéenne pour informer les citoyens de l’Union : l’Année européenne des citoyens en 2013 et la course aux élections européennes en 2014 offrent d’excellentes possibilités.

Au total, les initiatives citoyennes européennes peuvent tout à la fois faire avancer l’UE ou l’affaiblir en ajoutant de la frustration. Le potentiel d’engagement des citoyens repose sur des évolutions qui feront des initiatives citoyennes européennes un catalyseur pour une plus grande participation démocratique participative.

Comment améliorer la couverture de l’UE dans les médias d’information en Europe ?

Quoique la logique journalistique des médias et la mécanique de l’UE ne cadrent pas très bien l’une avec l’autre, le rapport « Des médias libres et pluralistes pour soutenir la démocratie européenne » du groupe d’experts de haut niveau sur la liberté des médias et le pluralisme formule des recommandations pour améliorer la couverture de l’UE dans les médias d’information en Europe…

Promouvoir le pluralisme des médias passe aussi par une couverture médiatique accrue des affaires européennes

Selon les auteurs du rapport, « le besoin de légitimité démocratique au niveau de l’UE est une priorité étroitement dépendante d’une couverture médiatique adéquate des questions européennes ». On pourrait ajouter que le temps du « consensus permissif » tolérant une intégration européenne « dans le dos » des peuples n’est plus possible aujourd’hui.

Le constat initial de la réflexion des auteurs du rapport est sans aucun doute largement partagé. Aujourd’hui, « l’européanisation insuffisante de la dimension européenne de certaines questions insuffisamment intériorisée dans les sphères publiques nationales risque de compromettre à terme à la fois la démocratie nationale et la démocratie européenne ».

Les appréhensions quant à l’opportunité d’une augmentation de la couverture nationale des affaires européennes dans les médias sont dûment mentionnées. « Il est à craindre que des politiques visant à accroître la couverture européenne par les médias soient guidées par une conception particulière de la valeur de l’intégration européenne, plutôt que d’encourager des discussions plus larges ».

Cela ne signifie pas, cependant, que l’Union et ses États membres doivent s’abstenir de toute politique ou action visant à promouvoir une couverture médiatique accrue des affaires européennes. Au contraire, la promotion du pluralisme dans les médias passe également par « des actions visant à promouvoir le pluralisme sous la forme d’une augmentation de la couverture des affaires européennes ».

De quelle couverture européenne s’agit-il ? Non pas seulement d’une présence renforcée des réunions du Conseil européen ou des activités de la Commission dans les médias, mais d’une meilleure compréhension par les médias de la dimension européenne des politiques nationales.

Mais, notent les auteurs du rapport, cela exige des ressources humaines et de l’infrastructure, y compris de haute qualité en matière de journalisme d’investigation. Dans le cas des petits pays ou de ceux particulièrement touchés par la crise, ces ressources peuvent tout simplement ne pas être disponibles.

Recommandations du rapport sur la liberté des médias et le pluralisme en Europe pour accroître la couverture des médias sur les questions européennes

Parmi les mesures concrètes possibles, trois recommandations sont présentées dans le rapport sur la liberté des médias et le pluralisme :

Recommandation 28 : Financement de médias européens transfrontaliers (y compris des éléments tels que les frais de traduction, de déplacement et de coordination) et appui aux journalistes spécialisés dans les questions transfrontalières.

=> Ce financement par l’UE des médias transfrontaliers évite le biais de subventions trop ouvertement destinées à des médias « européistes ».

Recommandation 29 : Soutien à des enseignements sur les questions européennes dans les écoles nationales de journalisme via le programme Jean Monnet ;

=> Ce financement par l’UE de la formation des élèves-journalistes permet de corriger un déficit pour tous les futurs journalistes, quelque soit leur spécialités ou médias de prédilection.

Recommandation 30 : Les auteurs du rapport remarquent que les « acteurs politiques de l’UE ont une responsabilité particulière dans le déclenchement et la capacité de la couverture de l’actualité européenne ». Une pierre dans le jardin des charismatiques Barroso et Van Rompuy. Les présidents des institutions de l’UE devraient organiser régulièrement des entretiens avec un pool composé de médias nationaux européens.

=> Ce nouveau format d’entretiens ouverts à plusieurs médias aurait l’avantage non seulement d’augmenter la couverture nationale des affaires de l’UE mais aussi de faire une couverture plus pluraliste.

Au total, les recommandations du rapport sur la liberté de la presse et le pluralisme pour augmenter la couverture médiatique des affaires européennes se révèlent plutôt pragmatiques.

Communication européenne : d’une police de l’information à une politique de l’information ?

Sommes-nous en train de passer d’un cercle vicieux de non-communication européenne à un cercle vertueux avec une communication européenne plus transparente ?

Quel cadre d’analyse de la communication de l’UE ?

Informé les citoyens, pour les institutions européennes n’est pas seulement un exercice technique mais une activité politique comprenant 3 éléments :

  • l’accès à l’information et aux documents européens pour les publics ;
  • les efforts de « relations publiques », souvent outsourcés à des prestataires ;
  • la communication didactique ou politique des officiels européens.

Michaël Brüggemann propose un modèle permettant d’analyser séparément 7 stratégies différentes, à partir de 2 dimensions :

  1. Est-ce que la relation de communication et de pouvoir entre l’institution et le peuple est symétrique ou asymétrique ?
  2. Est-ce que la politique de communication ouvre l’accès passivement à l’information ou vise-t-elle pro-activement à atteindre certains publics dans le but de délivrer un message politique ?

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Concernant la dimension symétrique ou asymétrique, il est possible de distinguer entre des formes de communication liées à une gouvernance autoritaire (asymétrique) avec la politique d’arcane menée derrière des portes closes ou la propagande tandis qu’une gouvernance démocratique (symétrique) se traduit par une communication délibérative ou transparente.

S’agissant de la 2nde dimension correspondant à l’intervention des institutions européennes, la transparence se limite à l’« agenda setting » pour capter l’attention des médias (ou mieux j’ajouterai l’« agenda framing » pour suggérer des angles) tandis que le dialogue est corrompu par du marketing pour faire appel aux émotions ou de la justification pour tenter de convaincre.

Vers un changement de paradigme de la communication de l’UE ?

Tout commence par une politique d’arcane, menée notamment par les Pères fondateurs de l’Europe comme Jean Monnet qui privilégient une approche technocratique de l’intégration européenne où les médias, les politiques et le public sont enfermés dans un cercle vicieux de non communication sur l’Europe. Cette stratégie est aujourd’hui abandonnée.

Face à la baisse de la participation aux élections européennes, c’est le Parlement européen le premier qui se lance dans le marketing politique, préférant la force des symboles à l’argumentation pour séduire plutôt que convaincre des électeurs qui n’ont pas beaucoup de pouvoir à l’échelle de l’UE. Cette stratégie montre clairement ses limites.

Avec le scandale lié aux fortes pressions contre-productives sur les journalistes lors de la démission de la Commission Santer, la stratégie d’agenda setting s’est révélée très risquée.

A très grands traits, le mandat de Margot Wallström peut être rangé dans la case des actions de communication pro-active placée dans une dynamique démocratique, qui faute de pouvoir vraiment élargir un dialogue symétrique avec les citoyens au-delà des expériences expérimentales, s’est transformé en opération de justification argumentative de la construction européenne.

Que reste-il aujourd’hui comme stratégie de communication praticable sinon l’agenda framing qui consiste à essayer d’activer des cadres d’interprétation de la réalité européenne actuelle auprès des publics, notamment les multiplicateurs d’opinion à travers une meilleure contextualisation et une imputation des responsabilités européennes ?

Totem et tabou de la communication européenne

Depuis longtemps, nous n’avions pas vécu, notamment dans les médias, une semaine aussi « européenne » entre les 50 ans du traité de l’Elysée sur l’amitié franco-allemande et le discours sur l’Europe du Premier ministre britannique. Pourtant les interdits et les non dits plonge la communication sur l’Europe dans un abîme freudien…

L’amitié du couple franco-allemande : le totem de la communication européenne

Les études plaident pour une relative indifférence des peuples allemand et français – que l’on songe au fait que moins de 5% parlent la langue de l’autre pays ou au « caractère « dépassionné » de la relation franco-allemande » vu comme l’un des résultats essentiels d’un sondage IFOP sur l’image de l’Allemagne en France.

Il en est de même pour les responsables politiques à en juger par le Wunderbarometer, une étude qui indique, selon son concepteur Matthieu Lerondeau qu’« il n’existe pas de sphère politique franco-allemande sur Twitter. Pas entre les ministres et les ministères […] aucun ne se suivent de part et d’autre du Rhin ».

Il ne faut pas en conclure que l’Allemagne et la France ne partagent pas une profonde unité. Mais plutôt, que nous vivons avec « l’esprit perdu du traité de l’Elysée ». Les discours officiels cultivent une « amitié » à distance de la réalité. Autrement dit, un interdit surplombe les prises de parole et cet interdit, c’est le « totem » de l’amitié franco-allemande. Un « mythe », selon Vincent Giret de Libération visant à « passer de la haine héréditaire à l’amitié héréditaire ».

Le référendum sur l’adhésion du Royaume-Uni à l’UE : le tabou de la communication européenne

Autre événement dans l’actualité européenne, le discours du Premier ministre britannique sur l’Europe pose là-encore un surplomb freudien. Il ne s’agit plus ici d’un nouvel interdit – bien au contraire puisque l’hypothèse d’un référendum sur l’adhésion est levée, quoique que l’organisation en soit repoussée aux calendes grecques.

Ce sont plus les nombreux non-dits du discours qui font que ce qui devait être un discours-clé laisse de nombreuses questions sans réponse, notamment sur ce que David Cameron souhaiterait renégocier avec ses partenaires européens.

Au total, le sujet dans les discours officiels de l’UE – avec tous ces non-dits chez le responsable britannique et toutes les arrières pensées de la classe politique au Royaume-Uni et chez les autres États-membres – devient en somme un véritable « tabou », puisque l’aborder, c’est se dévoiler.

Alors que l’écume médiatique laisse à penser que le sujet « Europe » progresse puisque l’amitié franco-allemande est célébrée et le peuple britannique consulté, de nouveaux totem et tabou assaillent la communication des institutions sur l’Europe.

Y a-t-il un problème dans la communication de l’UE via des vidéos virales ?

Alors qu’un eurodéputé flamand fait actuellement polémique à cause d’une vidéo en ligne avec un « euro-striptease », la question de savoir s’il y a un problème dans la communication audiovisuelle en ligne de l’UE est relancée. Les polémiques se multiplient et prennent suffisamment d’ampleur pour faire le tour de la question et faire la part des choses entre jugement de valeur et histoire de goût ou de mauvais goût…

Résumé : le contenu de certaines vidéos publiées par les institutions européennes franchit ouvertement certaines bornes. Ce n’est pas tant les vidéos décalées qui cherchent à communiquer avec de l’humour ou avec du sexe qui doivent être mises en cause. En revanche, les vidéos qui s’appuient sur des préjugés sexistes ou racistes sont beaucoup plus problématiques, car contraire à l’esprit et aux valeurs de l’UE, comme c’est le cas avec la vidéo du MEP flamand Ivo Belet.

L’humour, une recette efficace pour attirer l’attention des électeurs européens

Par exemple, en matière d’humour réussi, la vidéo « Get active: get out of your chair » illustre qu’il est possible de toucher un vaste public (143 000 vues) avec le sourire. De même, les vidéos réalisées lors de la campagne du Parlement européen pour inciter à participer au vote lors des élections européennes de 2009 ont été un succès :

La volonté de toucher un public éloigné et indifférent à l’UE pousse inévitablement à faire preuve de créativité, comme le montre cette vidéo « Sneezing Panda » (91K views) qui vise clairement à jouer sur l’affection portée à ces animaux pour communiquer sur les antibiotiques.

Aujourd’hui, la Commission européenne dispose d’un « track record » suffisamment important pour dire qu’il ne s’agit pas simplement d’accidents de parcours mais d’une tentative délibérée de créer de l’attention et du buzz en jouant avec le feu.

Le sexe, une recette éculée pour tenter de toucher un large public « européen »

La 1e vidéo à faire scandale a été publiée en juin 2007 lors du lancement de la chaîne Youtube de l’UE « EUTube » : « Film lovers will love this! ». Il s’agit d’une vidéo qui sous prétexte de faire la promotion du programme MEDIA qui subventionne le cinéma européen rassemble toutes les scènes érotiques de films financés par l’UE. Cette vidéo est également le plus grand succès d’audience en ligne avec 8,6 millions de vues et n’a jamais été retirée, malgré les nombreuses critiques.

La volonté de « jouer » avec le sexe et l’attrait de la nudité pour moderniser l’image de l’UE et faire passer des messages de manière plus « cool » a été à plusieurs reprises réutilisée par la Commission avec plus ou moins de succès d’audience à défaut de vraiment faire passer un message :

  • « Make love, not CO2! » en septembre 2008 incite à réduire sa consommation énergétique pour contrôler le changement climatique (147K views) ;
  • « Hot Summer Holiday » en juin 2011 vise à faire la promotion de carte santé européenne en montrant un comédien quasiment nu sur une plage et avec un « twist » final réussi (297K views) ;
  • « Take control of your personal data » en janvier 2012 qui incite à protéger ses données personnelles en ligne déshabille littéralement les comédiens sans parvenir pour autant à toucher un large public (9 000 vues seulement).

La recette d’une vidéo virale est complexe. Ces vidéos pour la plupart naturellement virales peuvent heurter la sensibilité d’un public rigoriste ou estimant qu’une institution publique ne peut pas se permettre certains écarts dans sa communication. On peut estimer que ces vidéos restent dans les limites.

Sexisme et racisme, les lignes jaunes des vidéos virales de l’UE

En revanche, là où la Commission dépasse clairement les bornes, c’est lorsque ses vidéos peuvent être vues comme sexistes ou racistes : deux critiques qui ne sont plus seulement une question de bon ou de mauvais goût mais qui attaquent les valeurs de la construction européenne. La Commission européenne se tire ainsi une balle dans le pied – tout en parvenant à atteindre de nouveaux publics le plus souvent choqués, ce qui est contre-productif – en donnant des arguments à ses détracteurs, qui n’en demandent pas tant, pour lancer de nouvelles polémiques :

  • 1er exemple avec la vidéo jugée « raciste » : « The more we are, the stronger we are », dont le titre déjà est un peu limite mais dont le contenu peut tout naturellement être mal accepté. Cette vidéo fut d’ailleurs rapidement retirée avec un message d’excuse du Directeur Général de la DG Elargissement ;
  • 2e exemple avec la vidéo considérée comme « sexiste » : « Science: it’s a girl thing! », qui dépeint de jeunes adolescentes de manière caricaturale, voire dégradante. Là encore, la vidéo a été retirée mais, de nouveau, une copie avait été réalisée et la vidéo circule encore en ligne.

Au total, les vidéos en ligne de l’UE qui jouent avec suffisamment de 2nd degré lorsqu’elles abordent l’humour ou le sexe peuvent être tolérées, quoiqu’elles susciteront toujours des réactions plus ou moins outrées parmi les publics captifs de l’UE qui regretteront ces simplifications et/ou ces exagérations pour parvenir à toucher un large public.

En revanche, les vidéos qui contredisent les valeurs de l’UE – quelque soit leur potentiel viral, souvent considérable – sont condamnables et donc retirées après un bad buzz. Bad buzz que la Commission européenne parvient de mieux en mieux à gérer, ce qui est une maigre consolation, puisqu’il s’agirait – c’est le moins que l’on puisse attendre – de ne pas en créer de son propre fait.