Parlamentarium : la vitrine virtuelle de l’Union européenne ?

Vendredi 14 octobre, le nouveau centre des visiteurs du Parlement européen, à Bruxelles, devient la nouvelle vitrine de l’UE ouverte, gratuitement, sept jours sur sept, dans les 23 langues officielles…

Visiter les institutions européennes jusqu’à présent : un parcours du combattant

S’organiser une visite des institutions européennes – pour le citoyen lambda – n’est pas aujourd’hui chose très aisée.

Institution la moins ouverte au public, le Conseil de l’Union prévient d’emblée que « les visites doivent être programmées au moins deux mois à l’avance ». De plus, le visiteur impétrant doit montrer patte blanche : nom, adresse, numéro de téléphone, adresse électronique + deux possibilités de dates + le nombre et l’âge des participants (l’âge minimum est de 18 ans).

À peine plus accueillante, la Commission prévient qu’elle « n’organise pas de visites d’information pour des petits groupes (moins de 15 personnes) ou des particuliers. Pour des raisons de sécurité, il n’est pas possible d’organiser des visites guidées des bâtiments de la Commission ». Par ailleurs, les visiteurs doivent êtres « âgés d’au moins 15 ans ».

Seuls trois types de visites de la Commission européenne sont possibles :

  • des séances d’information générale de 90 minutes destinées aux écoles et aux personnes n’ayant pas ou peu de connaissances sur l’Union européenne ;
  • des visites personnalisées d’une demi-journée destinées aux étudiants ;
  • des visites personnalisées d’une journée destinées entre autres aux groupes professionnels, aux partenaires sociaux (associations professionnelles et syndicats) et aux groupes d’intérêts (organisations féminines, groupes religieux, etc.).

Quoique l’institution européenne la plus ouverte, le Parlement européen limite l’âge des visiteurs à « au moins 14 ans » et réduit la plage horaire pour assister à une séance plénière dans l’hémicycle à quelques jours par semaine et quelques heures par jour.

Bref, visiter les institutions européennes n’est pas facile et surement pas une activité familiale.

Découvrir l’UE avec l’ambitieux Parlamentarium : un voyage virtuel à travers l’Europe

Décidé en 2005, Parlamentarium se revendique le second plus grand centre du genre au monde, après celui de Capitol Hill à Washington (coût de 421 millions d’€ pour une superficie de 53 800 m2).

Le Parlamentarium – dont l’origine est un condensé entre Parlamentum (grec) = parler et Atrium (latin) = suffixe désignant un endroit – attend 450 000 visiteurs par an pour un coût d’environ 21 millions d’€ et 5 400 m2, selon les « faits et chiffres » dans la note de background.

La population locale et les touristes y trouveront un large éventail d’outils multimédias immersifs et interactifs qui plongent les visiteurs dans un « voyage virtuel à travers l’Europe ». La description des animations dans le press kit ne fait que renforcer la prégnance du numérique :

  • 1 jeu de rôle multimodes pour les lycéens ;
  • 1 série d’installations interactives ainsi qu’1 mur de vidéos
  • 1 projection en 3D d’une carte d’Europe évolutive avec « 90 points interactifs (…) des écrans mobiles faisant office de guides multimédias » ;
  • 1 dispositif de vote interactif permettant de comparer son vote à celui d’autres visiteurs « C’est à vous de choisir » (la signature de la campagne d’incitation aux votes du Parlement européen pour les dernières élections européennes) ;
  • 2 cinémas à 360 degrés : « une image gigantesque de l’hémicycle projetée sur un écran numérique panoramique à 360 degrés (…) assister aux débats et aux votes de façon à la fois ludique et captivant ».
  • 700 guides multimédias personnels disponibles pour le public.

Ainsi, avec Parlamentarium, « la forteresse Europe baisse son pont-levis ». L’UE investit dans un complexe qui renvoie à la fois une image de modernité et de virtualité. Saura-t-elle rendre plus attrayante la visite du quartier européen à Bruxelles et plus didactique la découverte de la construction européenne ?

3 réflexions sur « Parlamentarium : la vitrine virtuelle de l’Union européenne ? »

  1. szia

    Pourquoi avoir choisi Bruxelles et pas Strasbourg ?. Je trouve quand même surprenant que le Parlement européen investisse 21 millions d’euro à Bruxelles (sans aucun cofinancement même des autres institutions) et n’investisse rien à Strasbourg, ville où il siège (selon les traités). Cela signifiera donc pour les 450 000 visiteurs attendus que le Parlement européen siège à Bruxelles. Quid de Strasbourg ?

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  2. Anne

    N’oubliez pas que la Commission a aussi 30+ représentations dans les états-membres ou il est possible d’organiser des visites pour les jeunes et les écoles. C’est le meme cas avec le Parlement je pense.

    http://europa.eu/europedirect/meet_us/directory/index_en.htm

    En plus il existe 500+ Europe Direct Information Centres locaux ou on peut se rendre pour demander des infos sur l’Europe ou de l’aide avec des problèmes spécifiques. Ce réseau organise des centaines d’activités chaque année:

    http://europa.eu/europedirect/meet_us/events_calendar/index_en.htm

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