Chute des correspondants de presse à Bruxelles : quelques propositions pour améliorer le traitement de l’information sur l’Europe

Alors que le débat sur la chute du nombre de correspondants de presse à Bruxelles – dont nous avions donné l’alerte dès le 11 mars dernier – rebondit, notamment avec l’assemblée générale extraordinaire de l’Association de la Presse Internationale le 18 mars dernier, quelles sont les propositions qui permettrait vraiment d’améliorer le traitement de l’information sur l’Europe ?

1e proposition : renforcer la transparence sur les données avec la publication intégrale des accréditations de presse auprès des institutions européennes

Tandis que la dépêche AFP du 11 mars à 18H14 : « L’Europe ne séduit plus, les journalistes fuient Bruxelles » annonce que : « de 1.300 en 2005, … les journalistes accrédités ne sont plus que 752 », un article de Philipps Leigh d’euobserver du 18 mars précise que « ces chiffres (pourtant communiquer par la Commission européenne) étaient erronées et ont été nettoyées à partir d’une base de données (qui) contenait des entrées en double », selon le fonctionnaire de l’UE en charge de l’accréditation de presse, Pier Soldati.

En définitive, « son bureau a imprimé 935 cartes de presse (…) 160 journalistes n’ont pas pris leurs cartes pour le moment ».

Comme Julien Frisch le suggère, il faut renforcer la transparence et publier toutes les données relatives aux accréditations pour toutes les institutions communautaires et pas seulement pour la Commission, même si : par année, par pays (permet de mesurer le poids de medias exclusivement bruxellois) par type de presse (écrite, audio visuel, pure player web) et par professions de presse (journalistes et personnel technique : cameramen, photographes).

Ainsi, la querelle sur les chiffres qui n’intéresse personne et qui en définitive doit être largement relativisée serait levée et laisserait place aux véritables enjeux.

2e proposition : renouveler les relations presse des institutions européennes en s’appuyant davantage sur les contacts personnels

Parmi les résolutions adoptées à l’unanimité lors de l’Assemblée Générale extraordinaire de l’Association de la Presse Internationale le 18 mars dernier, selon Marianne, certaines doivent êtres salués tandis que d’autres soulèvent davantage d’interrogations.

La 1e résolution adoptée vise à ce que « davantage d’informations soient fournies à l’avance par le biais de briefings on the record, off the record et de background » avec « la possibilité d’utiliser davantage le système de l’embargo pour ce qui relève des informations écrites ».

Quoique les journalistes soient revenus sur leur intention initiale d’« appeler les institutions à faire des communiqués de presse disponibles seulement pour les journalistes accrédités à Bruxelles », comme le signale Philipps Leigh ; cette résolution qui permettrait aux journalistes de disposer de suffisamment de temps pour préparer leurs papiers en amont de la publication des communiqués semble davantage une solution de confort – à rebours de la demande du public d’information en temps réel – qu’un véritable moyen de mieux traiter l’actualité européenne.

La 2e résolution adoptée vise à « créer un statut des correspondants de presse permanents auprès des institutions de l’UE » afin de leur « permettre un accès approprié à tous les bâtiments des institutions européennes et à toutes les réunions ».

Quoique les journalistes tirent également conclusion que ce nouveau statut « devrait apporter des solutions satisfaisantes pour les éternelles questions de la double imposition et de la sécurité sociale en Belgique », des préoccupations éminemment légitimes mais relativement secondes dans le travail des correspondants de presse auprès de l’UE ; cette résolution semble judicieuse pour permettre aux journalistes de mener davantage d’enquêtes et d’investigations au cœur même des institutions européennes et de nouer des contacts personnels avec les acteurs européens.

Ainsi, le travail des journalistes accrédités seraient davantage favorisé par un accès durablement garanti aux bâtiments européens qu’avec un accès temporairement exclusif aux documents de l’UE.

En définitive, le débat sur la chute du nombre de correspondants de presse à Bruxelles aura permis d’une part, d’attirer l’attention sur les conditions des correspondants de presse à Bruxelles dans la couverture de l’information sur l’UE et d’autre part, de dégager une proposition pratique, simple et utile – la carte de presse unique – à même d’améliorer le traitement de l’UE dans les médias.

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