De l’efficacité des rencontres du « mouvement civique européen » pour promouvoir la citoyenneté européenne

Après le programme « Paroles d’Européens » – l’initiative gouvernementale de la France pour donner une dimension citoyenne à la Présidence française de l’UE à travers des rencontres de mouvements civiques et d’organisations non gouvernementales européennes – la présidence espagnole annonce un projet similaire et la présidence hongroise lors du premier semestre 2011 envisagerait de prendre le relais dans ce domaine. L’organisation de ces rencontres du « mouvement civique européen » est-elle efficace pour promouvoir la citoyenneté européenne ?

Quels sont les objectifs revendiqués de ces rencontres du « mouvement civique européen » ?

Les « Journées civiques européennes 2010 », du 7 au 9 mai à Malaga, rassemblant « près de 700 représentants d’associations et de plates-formes civiques européennes, en collaboration avec les réseaux européens Solidar et le Forum civique européen et soutenu par la Commission européenne et les ministères espagnols », visent plusieurs objectifs affichés sur le site de la présidence espagnole de l’UE :

  • renforcer le rôle des ONG en tant qu’éléments d’intégration et de cohésion sociale, et en tant qu’acteur dans une démocratie européenne plus participative, étant donné que le Traité de Lisbonne reconnaît le rôle actif du citoyen au moyen d’outils tels que le droit d’initiative citoyenne ;
  • créer un espace de débat et de réflexion sur le rôle des associations et des ONG dans la construction d’une Europe plus sociale ;
  • développer des canaux formels pour la consultation et la participation des organisations civiques dans la définition, l’exécution et l’évaluation des politiques de l’UE.

En résumé, les Journées civiques européenne vise à encourager la participation citoyenne dans la conception des politiques et dans la prise de décisions de l’UE.

Quelles sont les convictions renfermées en matière de formation de l’opinion publique ?

Les organisateurs des « Journées civiques européennes 2010 » sont convaincus des effets diffus de la communication sur le public. Leurs convictions reposent sur une conception héritée des travaux de P. Lazarsfeld et E. Katz dans « The two-step flow of communication » remontant à 1956.

Puisque l’attention que le public porte à l’information est fonction de la relation que ce public noue avec certains leaders d’opinion, qui ont pour mission de vidanger les messages dérangeants pour le public au profit de messages confirmant leurs opinions, alors il faut qu’un maximum de ces leaders d’opinion soient sensibilisés aux questions européennes afin d’élargir leurs messages auprès de leur public.

La conformation progressive des opinions sur les questions européennes se fera par les relations interpersonnelles entre membres d’un même groupe de référence, exerçant une nouvelle pression conformiste, davantage favorable aux messages européens.

Ainsi, « l’unique événement promu par des citoyens durant le semestre de la Présidence espagnole » afin de promouvoir la citoyenneté européenne repose sur une médiatisation auprès de l’opinion publique, non pas par les « médiateurs » au sens journalistique du terme mais par des « groupes primaires » portés par des « leaders d’opinion » au sens des travaux de Lazarsfeld et Katz…

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