Esquisse d’une stratégie de communication responsable : « sustainable » et « accountable » pour le nouveau président du Conseil européen

Lors du Conseil européen du 19 novembre dernier, la nomination des chefs d’Etat et de gouvernement pour la présidence stable du Conseil européen s’est tournée vers une personnalité politique peu connue du grand public. Ce « choix consensuel de la modestie plutôt que celui courageux de la puissance et de son incarnation », selon Jean-Dominique Giuliani implique pour Thierry Chopin qu’Herman Van Rompuy Van Rompuy sera « un facilitateur de décision ». Qu’en sera-t-il de sa communication ?

Une stratégie de communication institutionnelle trop visible serait contre-productive

Afin de s’imposer dans le système institutionnel de l’Union, la priorité semble d’expliquer exactement ce qu’il fera, avant même peut-être de présenter qui il sera. Pour cela, le Président du Conseil européen doit suivre le traité de Lisbonne qui dispose qu’il :

  • assure la préparation et la continuité des travaux du Conseil européen;
  • œuvre pour faciliter la cohésion et le consensus au sein du Conseil européen.

Cette mission institutionnelle d’organisateur pour mieux faire fonctionner le Conseil européen implique que le Président du Conseil européen cultiver une relative discrétion en se limitant à délivrer aux moment opportuns un message européen clair au nom des Vingt-Sept.

Une stratégie de communication personnelle trop peopilisée serait contre-indiquée

Même s’il faut se garder de tout jugement hâtif sur la personnalité et considérer comme Catherine Trautmann, qu’« il ne faut pas faire « de procès aux personnes »: « pour une présomption de compétence » » pour reprendre un Twit de Jean Quatremer, il est évident qu’une stratégie de communication trop agressive serait contre indiquée.

En revanche, les conseils d’Etienne Augé dans Slate pour moderniser la communication d’Herman Van Rompuy prodigués « dans le seul souci de faire progresser la démocratie » puisque « même s’il n’est pas été élu directement par les Européens, il doit néanmoins leur rendre des comptes » peuvent être judicieux :

  • « Twitter est à déconseiller fortement, personne ne s’intéresse à un compte-rendu en langage texto » ;
  • « un profil Facebook élégamment agencé, avec quelques informations pertinentes et parfois personnelles peut contribuer à rendre plus proche. Facebook permet également de sentir le pouls de la population en recueillant l’avis des internautes. »

Une stratégie de communication « responsable » : « sustainable » pour porter une vision sur le long terme et « accountable » pour rendre des comptes

Entre s’absteindre à un régime d’abstinence médiatique ou verser dans le règne des « petites phrases », la stratégie de communication Président du Conseil européen pourrait être « responsable ».

Responsable au sens de « sustainable » afin de porter une vision de long terme sur les orientations et les projets de la construction européenne.

Responsable au sens d’« accountable » pour rendre des comptes :

  • au Parlement européen comme le dispose le traité de Lisbonne (le président du Conseil européen « présente au Parlement européen un rapport à la suite de chacune des réunions du Conseil européen ») ;
  • aux journalistes et citoyens afin d’assurer le respect des principes démocratiques.

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