Ouverture de l’Année européenne 2010 de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale

C’est avec une conférence : « La pauvreté, entre perceptions et réalités: le défi de la communication » que l’Année européenne 2010 s’est officiellement ouverte, le 29 octobre dernier à Bruxelles…

Pourquoi communiquer sur la pauvreté et l’exclusion sociale en Europe en 2010 ?

Comme nous l’analysions en décembre dernier « Les Années européennes sont-elles un outil de communication efficace ? », ces initiatives visant à faire évoluer les mentalités ou les comportements sur un thème sont :

  • des campagnes de sensibilisation relativement efficaces pour attirer l’attention des gouvernements nationaux sur un sujet de préoccupation ;
  • des actions d’information aux effets encore limités auprès du grand public ;
  • un outil de communication judicieux pour fédérer des réseaux de relais.

Aussi, « malgré une amélioration globale des conditions de vie en Europe au cours de ces dix dernières années, la pauvreté et l’exclusion sociale demeurent un sujet de préoccupation » justifiant d’encourager solidarité, égalité et tolérance, tout en luttant contre les stéréotypes et la stigmatisation :

  • 79 millions de personnes vivent en deçà du seuil de pauvreté, soit 16 % de la population européenne ;
  • 19% des enfants sont menacés de pauvreté, soit 19 millions d’enfants ;
  • 1 Européen sur 10 vit au sein d’un ménage où personne ne travaille.

Comment communiquer sur l’année européenne 2010 contre la pauvreté et l’exclusion sociale ?

D’abord, il s’agit de connaître l’état de l’opinion.

La Commission européenne publie donc un Eurobaromètre sur la pauvreté, l’exclusion sociale et sur la perception par les Européens des conséquences sociales de la crise : le phénomène : la pauvreté est répandue dans leur pays pour 3/4 des citoyens européens en moyenne ;

  • les causes : un taux de chômage élevé et une insuffisance des salaires et des traitements sont les explications «sociétales» pour la moitié des citoyens européens en moyenne. Quant à la 1e cause «personnelle», c’est le manque d’éducation, de formation ou de qualifications.
  • les victimes : les chômeurs représentent le groupe le plus exposé pour plus de la moitié des Européens, devant les personnes âgées, en emploi précaire; handicapées et souffrant d’une maladie de longue durée également parmi les plus vulnérables.
  • les effets : la pauvreté entrave l’accès à un logement décent pour près de neuf Européens sur dix et limite l’accès à l’enseignement supérieur ou à la formation pour adultes pour huit répondants sur dix
  • les mesures à prendre : les gouvernements nationaux doivent agir de toute urgence contre la pauvreté aux yeux de 89 % des Européens en moyenne. Si l’UE n’est pas la première instance dans la lutte contre la pauvreté, son rôle dans ce combat est néanmoins perçu comme important pour beaucoup. Le Fonds social européen représente 10 % du budget annuel de l’UE.

Ensuite, il convient de définir des objectifs.

La Commission européenne publie donc un document-cadre stratégique sur les priorités et les orientations pour les activités relatives à l’Année européenne 2010 :

  • Reconnaissance : reconnaître le droit fondamental des personnes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale à vivre dans la dignité et à prendre une part active dans la société ;
  • Responsabilité partagée et participation : accroître l’adhésion du public aux politiques d’inclusion sociale, en soulignant la responsabilité collective et individuelle dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale et en favorisant l’engagement de tous ;
  • Cohésion : promouvoir une plus grande cohésion dans la société et faire en sorte que nul ne doute des avantages que comporte, pour tous, une société sans pauvreté ;
  • Engagement et action concrète : renouveler l’engagement de l’UE et des Etats membres de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale et y associer tous les niveaux.

Enfin, il faut déterminer dans le cadre d’un budget des actions ciblées s’inscrivant dans un planning.

Cibles :

  • grand public,
  • personnes confrontées à la pauvreté et à l’exclusion
  • autres groupes sociaux et institutions susceptibles d’orienter les politiques d’inclusion sociale ou d’avoir une influence sur ces politiques (par exemple: partenaires sociaux, décideurs politiques, autorités nationales, régionales et locales, chefs d’entreprise, employeurs, médias et organisations représentant la société civile).

Temps forts communautaires :

  • Conférence d’ouverture sous présidence espagnol (janvier 2010) ;
  • 9èmes rencontres européennes des personnes en situation de pauvreté (mai 2010) ;
  • 9ème Table ronde européenne sur la pauvreté et l’exclusion sociale (octobre 2010) ;
  • Conférence de clôture sous présidence belge fin 2010.

Budget :

  • Enveloppe totale de 17 millions d’euros affectée à l’Année européenne 2010 sur le budget de l’UE,
  • dont 9 millions au maximum consacrés à des activités dans les États membres.

Actions à l’échelle européenne :

  • Une campagne d’information et de sensibilisation ;
  • Un site Internet dédié à l’évènement : 2010againstpoverty.eu.

Quelle stratégie de communication pour la France ?

Selon le « Programme national de l’Année européenne 2010 de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale », la Direction générale de l’action sociale (DGAS) du Ministère du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville sera en charge du pilotage stratégique de l’année.

La stratégie de communication repose sur le message principal que « la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale est un élément essentiel de la cohésion sociale et du développement durable de notre société ».

Pour atteindre les objectifs de l’année et toucher ces publics, la communication en France se développera à 2 niveaux :

  • une communication événementielle et/ou médiatique assurant la visibilité de l’année européenne,
  • une communication pédagogique visant une prise de conscience sur le long terme.

La France s’associera aux manifestations organisées par la Commission européenne et les présidences espagnole et belge du Conseil de l’Union et organisera des temps forts durant l’année 2010 :

  • Cérémonie nationale d’ouverture de l’année (après le colloque d’ouverture européen) : poser le fil conducteur de l’année en France : la lutte contre la pauvreté est l’un des éléments essentiels d’une politique de cohésion sociale et de développement durable.
  • Trois séminaires nationaux décentralisés en région : illustrer le fil conducteur (exemple : mobilisation des entreprises en faveur des personnes éloignées de l’emploi, déclinaison territoriale des dispositifs d’accompagnement social et professionnel…).
  • Séminaires transfrontaliers ou inter Etats membres : en fonction des propositions des Etats partenaires intéressés par des projets communs.
  • Cérémonie de clôture nationale (avant le colloque de clôture européen) : tirer bilan des dispositifs, savoir-faire, comportements mis en place, transformés ou à pérennisés et recenser les préconisations remontées tout au long de l’année par l’ensemble des parties prenantes.

Le budget indicatif d’un montant de 1.5 million d’euros est financé à 50% par l’UE :

  • Cérémonie d’Ouverture : 80.000€
  • Cérémonie de Clôture : 80.000€
  • Séminaires nationaux décentralisés et/ou séminaires transfrontaliers : 350 000€

Si l’Année européenne 2010 s’inscrit dans les bonnes pratiques héritées des Années européennes précédentes :

  • stratégie de communication claire et cohérente pour des projets susceptibles de toucher un public au-delà des parties directement concernées ;
  • utilisation d’un logo unique à l’UE pour tous les projets, même ceux qui ne bénéficient pas du soutien financier au titre du budget national consacré à l’Année européenne ;
  • bon éventail de projets ayant un potentiel de diffusion élevé, avec des activités spécifiques, plutôt locales ;

alors l’Année européenne 2010 de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale devrait faire évoluer le traitement de la pauvreté dans les médias européens, ou encore la communication publique des Etats membres sur les politiques d’inclusion sociale.

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