Nomination de Pierre Lellouche, Secrétaire d’Etat aux Affaires européennes : quelles perspectives pour la communication européenne ?

Au-delà des commentaires de la nomination d’un atlantiste affirmé, pro-Turquie en Europe et expert en défense sur le message délivré par la France à ses partenaires, la perspective d’un recentrement de la communication européenne autour de la dimension stratégique de l’Union européenne pourrait se dessiner…

Vers un renversement de paradigme pour la communication européenne : de l’adhésion citoyenne à la négociation internationale

Quelle est la continuité en matière de communication entre les deux précédents Secrétaire d’Etat aux Affaires européennes depuis 2007 ? En un mot, l’impératif de la dimension citoyenne de la communication européenne afin de réduire le déficit démocratique :

  • Jean-Pierre Jouyet eut pour mission d’organiser la Présidence française de l’UE avec notamment un accent sur l’adhésion populaire de l’événement ;
  • Bruno Le Maire fut chargé d’organiser les échéances électorales européennes avec évidemment une mission de susciter la participation civique au scrutin.

La rupture en matière de communication du nouveau Secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, peut consister à renverser la stratégie, qui ne serait plus orientée vers les citoyens mais plutôt vers les partenaires de l’UE. Voir ainsi l’article dans Le Monde daté du 25 juin : « Pierre Lellouche souhaite que l’Europe s’empare des questions stratégiques ».

Ainsi, l’Europe ne serait plus amenée à justifier son existence auprès des citoyens européens mais plutôt à renforcer sa légitimité sur la scène internationale.

Vers un nouveau programme de travail autour de nouvelles priorités : l’UE, un acteur dans le monde

Afin de positionner l’Europe comme un acteur légitime dans le monde, plusieurs dossiers prioritaires, que le nouveau Secrétaire d’Etat sera amené à traiter, semblent se dessiner :

  • la régulation financière dans le prolongement du G20 de Londres en avril ;
  • la lutte contre le changement climatique en vue de la conférence de Copenhague en décembre ;
  • la relance de l’Europe de la défense à la suite de la décision de la France de rejoindre le commandement intégré de l’Otan ;
  • la politique de voisinage de l’UE et les « stratégies macro-régionales » (partenariat Euro-méditerranéen, partenarial oriental, stratégie de la Baltique, partenariat privilégié avec la Turquie…).

Ainsi, pour surprenante qu’elle soit, la nomination de Pierre Lellouche, Secrétaire d’Etat aux Affaires européennes ouvre de nouvelles perspectives à la communication européenne en offrant un ciment commun aux priorités européennes. Par ses prochaines réalisations certes lointaines mais au combien stratégiques pour l’avenir, l’UE s’offre les preuves susceptibles de refonder sa communication lors des cérémonies des 20 ans de la chute du Mur de Berlin (et de la réunification de l’Europe) ou des 60 ans de la déclaration Schuman, le 9 mai prochain.

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