Archives mensuelles : novembre 2008

Quelle stratégie de communication européenne à destination des jeunes ?

Les Jeunes et l’Europe : quel diagnostic peut-on dresser de la relation entre les jeunes et l’UE (forces/faiblesses, opportunités/menaces) en vue de proposer une stratégie de communication destinée à valoriser l’action de l’Union européenne en faveur des jeunes ?

Quels sont les constats sur les jeunes et l’Europe ?

Malgré leur attachement à l’idée européenne, les jeunes méconnaissent les actions menées par l’UE :

  • les jeunes sont attachés à l’Europe,
  • ils ont de fortes attentes,
  • ils considèrent que l’Europe produit peu de résultats,
  • ils ont une attitude de retrait face à la politique.

Les actions de l’UE n’ont pas été appropriées par les jeunes :

  • pas de stratégie de communication globale à l’échelle européenne,
  • des modes de communication trop institutionnels.

Les jeunes constituent un public spécifique mais hétérogène.

Quels sont les résultats de l’Eurobaromètre spécial « Les Jeunes et l’Europe » (février/mars 2006) ?

Une perception globalement optimiste de la construction communautaire

Une vision de l’Union européenne comme communauté de valeurs et espace de vie (et non comme construction institutionnelle et espace économique)

Une impression de ne pas être associé à la construction européenne

Une volonté d’implication : le désir de la citoyenneté active et le souhait d’une Europe des résultats et du débat

Quels sont les résultats du sondage Ifop pour Touteleurope « Les jeunes et la mobilité en Europe : représentations, souhaits et pratiques » (novembre 2008) ?

Les avantages perçus de la mobilité en Europe pour les jeunes

  • Découvrir d’autres cultures et coutumes nationales 38%
  • Disposer d’atouts utiles à sa carrière professionnelle 21%
  • Apprendre une autre langue que le français 20%

Les obstacles à la mobilité des jeunes en Europe :

  • Le coût que représente l’installation dans un autre pays 53 %
  • La barrière de la langue 19%

Le niveau d’information au sujet de la mobilité des jeunes en Europe

  • Bien informé 26%
  • Mal informé 74%
  • Le sentiment d’information augmente cependant avec l’âge. (19% pour les 15-18 ans, 34% chez les 21-24 ans)

Quelle est l’état de la réflexion sur l’action publique européenne à destination des jeunes en France ?

Dans la Note de veille n°116 du Conseil d’Analyse Stratégique de novembre 2008, : « Le soutien de l’État à la mobilité européenne des jeunes : un rôle plus que subsidiaire », Yves Bertoncini estime qu’au vu du constat que l’UE n’a qu’une compétence d’appui en matière de mobilité européenne des jeunes, les États membres, et en particulier la France, disposent des ressources et devraient s’engager plus fortement pour la favoriser.

Dans un rapport public visant justement à « Encourager la mobilité des jeunes en Europe » de septembre 2008, commandé par Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, les principaux enseignements sont :

  • Les avantages d’une mobilité européenne ne sont pas solidement établis et doivent mieux l’être.
  • Stimuler à la fois la demande de mobilité (par les jeunes) et l’offre de mobilité, émanant des adultes (famille, personnel encadrant, établissements), soutenus par les pouvoirs publics.
  • Soutenir la mobilité des jeunes à des fins de citoyenneté européenne ne passe pas seulement par des expériences de formation, mais doit aussi conduire à favoriser les courts séjours.
  • Une meilleure gestion du soutien public à la mobilité des jeunes via un partenariat UE/État/collectivités locales et la mise en place de guichets uniques pour l’information et l’attribution des aides.

Quelle est la conviction du secrétaire d’Etat aux Affaires européennes ?

Selon Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, sur Touteleurope, il faut renforcer la communication et l’information sur les programmes européens destinés aux jeunes. Pour lui, il est essentiel de « décentraliser l’information pour que celle-ci soit plus près du terrain, et des jeunes notamment ».

Quel positionnement pour une stratégie de communication destinée à valoriser l’action de l’Union européenne en faveur des jeunes ?

Positionner la campagne sur les valeurs de l’Europe plutôt que sur les programmes européens en faveur des jeunes :

  • L’Europe se mobilise pour l’insertion des jeunes sur le marché de l’emploi
  • L’Europe comme communauté d’échanges
  • L’Europe solidaire qui aide les pays en développement
  • L’Europe s’engage pour protéger l’environnement
  • L’Europe lutte contre les discriminations

Positionner la campagne sur un registre participatif afin de répondre à la volonté d’implication des jeunes, qui ne veulent pas être les simples bénéficiaires de dispositifs existant, mais des acteurs du projet européen :

  • Mettre en avant les messages plutôt que leur émetteur
  • Associer les jeunes à l’élaboration de la campagne
  • Décrisper les représentations négatives associées aux institutions avant de communiquer sur les actions
  • Diffuser les valeurs partagées par l’UE à travers la promotion des programmes communautaires
  • Positionner les jeunes comme des citoyens actifs de l’UE
  • S’appuyer sur des supports innovants et contributifs

Réflexion sur les registres de la communication européenne

Afin de communiquer le plus efficacement auprès des citoyens européens, la communication européenne doit déployer plusieurs « registres » de communication permettant de segmenter les messages et les cibles…

Le registre politique de la communication européenne : la controverse européenne

Portée exclusivement par les responsables politiques, la communication « politique » européenne doit permettre de :

  • Poser les enjeux de la construction européenne,
  • Dialoguer sur les priorités des politiques européennes,
  • Orienter les décisions sur les actions européennes.

La communication « politique » européenne s’active lors des phases électorales et tout particulièrement lors du scrutin européen.

Le registre institutionnel de la communication européenne : les valeurs européennes

Portée essentiellement par les acteurs publics, communautaires ou nationaux, la communication « institutionnelle » européenne doit permettre de :

  • Présenter les valeurs de la construction européenne,
  • Présenter les institutions communautaires et leur fonctionnement,
  • Présenter les politiques européennes et leurs financements.

La communication « institutionnelle » européenne s’inscrit dans la durée pour mettre à la disposition des Européens (citoyens, entreprises, associations…) toutes les informations relatives à l’action publique européenne.

Le registre pédagogique de la communication européenne : la proximité avec les citoyens

Portée par de multiples acteurs publics (les réseaux des institutions de l’UE dans les Etats membres, les services déconcentrés de l’Etat, les relais d’information locaux) ou privés (les associations, les fondations, les think tanks), la communication « pédagogique » européenne doit permettre de tisser des liens de proximité avec le citoyen européen :

  • Auprès des jeunes, notamment à l’école,
  • Auprès des relations d’opinion, notamment par des colloques, des conférences et des publications (cf. le réseau de conférenciers de la Commission européenne Team Europe),
  • Auprès des citoyens, notamment par événements, par des communautés réels ou virtuels reposant sur un intérêt commun.

La communication « pédagogique » européenne tend à se développer notamment par les partenariats de communication entre les institutions communautaires et les Etats membres et par l’activation de relais de proximité.

Conclusion : la communication européenne entre standardisation et différenciation

L’enjeu de la politique de communication consiste à porter un message européen harmonisé reposant sur un équilibre entre une standardisation nécessaire à l’échelle d’un continent et d’une union composée de 27 États membres et une différenciation légitime pour toucher 450 millions d’Européens.

Eurobaromètre : 35 ans au service de la compréhension de l’opinion publique européenne

L’Eurobaromètre est lancé en 1973 par la Commission européenne sous la forme d’une enquête de suivi régulier des attitudes sociales et politiques des citoyens européens vis-à-vis de l’UE et de ses institutions. Un colloque, organisé à Sciences-Po Paris les 21 et 22 novembre 2008, revient sur les enjeux liés à l’opinion publique européenne…

Mieux comprendre l’opinion publique européenne

Les Eurobaromètres standards mesurent régulièrement les attitudes sociales et politiques des citoyens européens. Ces enquêtes d’opinion sont menées au printemps et à l’automne de chaque année auprès d’environ 1 000 personnes par sous la forme d’entretiens en face à face.

Les Eurobaromètres spéciaux sont effectués à la demande des différentes directions générales de la Commission européenne. Ils utilisent la même méthodologie que les Eurobaromètres standard.

Les Eurobaromètres flash sont des entretiens téléphoniques effectués dans tous les États membres de l’UE, les pays candidats, les pays de l’AELE et les Etats-Unis. Ils ne comportent qu’un seul sujet ou ne sont demandées que par une seule DG. Ils sont programmées ponctuellement ou à la demande. Les résultats sont disponibles rapidement et l’outil permet de mener des recherches parmi des groupes cibles spéciaux aussi bien que parmi le grand public.

Les études qualitatives constituent un outil spécial destiné à une recherche approfondie sur l’opinion publique. Il s’agit d’investigations approfondies des attitudes, des motivations, des sentiments et des réactions du grand public ou de groupes sociaux sélectionnés sur des notions ou des sujets déterminés. Les données sont récoltées en utilisant des groupes types ou au moyen d’entretiens individuels.

Mieux impliquer les citoyens lors des prochaines élections européennes

La Commission européenne souhaite envisager une meilleure traduction des résultats des sondages d’opinion dans la stratégie de communication, pendant la campagne électorale des élections au Parlement européen. En particulier, la Commission européenne souhaite utiliser au mieux les conclusions des enquêtes afin d’identifier et de travailler sur les facteurs influençant le taux de participation aux élections du PE.

Lancement du partenariat de communication entre les institutions communautaires et la France

A l’occasion d’une conférence de presse, vendredi 21 novembre 2008 à Sciences-Po, Margot Wallström, Vice-présidente de la Commission européenne en charge des relations institutionnelles et de la stratégie de communication, et Jean-Pierre Jouyet, Secrétaire d’Etat en charge des Affaires européennes, ont rappelé que « 81% des Français se disent mal informés sur les affaires européennes » selon l’Eurobaromètre 68 et ont présenté les actions de communication sur l’Europe conduites en partenariat entre la France et les institutions communautaires…

Nouveauté du partenariat de communication en France

Il s’agit de la première application en France de la déclaration « Communiquer en partenariat » signée mardi 22 octobre au Parlement européen et visant à favoriser la coopération entre les institutions de l’Union européenne et les États membres dans le domaine de la communication sur l’Europe.

Nouveauté du financement « multi-fonds »de la campagne

Il s’agit également de l’une des premières campagnes de communication sur l’Europe financée par de multiples acteurs : les ministères qui gèrent les programmes européens en France avec la contribution de plusieurs fonds communautaires (FEDER, FSE, FEADER, FEP).

Nouveauté du web communautaire des actions

Il s’agit enfin pour les actions web du dispositif de l’une des premières approches participatives pour la communication sur l’Europe en France avec deux plates-formes participative d’information et de débat sur l’Europe développées par Touteleurope et disposant d’un espace communautaire :

Pour les 15-25 ans, « Les Euronautes », le réseau où ils se retrouvent en ligne pour s’informer, échanger et dialoguer sur leurs expériences européennes.

euronautes

Selon le communiqué de presse, « ce site permet aux 15-25 ans d’obtenir des informations pratiques pour vivre leur citoyenneté européenne, en particulier sur le plan de la mobilité. Conçu de façon ludique et pédagogique, le site favorise aussi les échanges de « bons plans » entre les jeunes, qui peuvent témoigner de leurs expériences européennes, donner des conseils en ligne et poster des annonces en vue de réaliser leurs projets ».

Pour les élus locaux « Place d’Europe », le rendez-vous européen conçu pour et par les élus locaux

place_europe

Selon le communiqué de presse, « ce site permet aux élus locaux de mieux comprendre la réalité européenne qui les concerne et de valoriser les initiatives européennes des collectivités locales. L’accent est mis sur la participation des élus locaux à la vie du site, et leur mise en contact afin de favoriser les échanges d’expériences et de bonnes pratiques ».

Pour découvrir la présentation de la campagne que nous avions rédigée fin octobre…

Clôture de l’Année européenne du dialogue interculturel

L’année 2008 a été désignée « Année européenne du dialogue interculturel » dans le but de permettre à tous les citoyens de l’UE de vivre dans un environnement culturel plus ouvert….

Bilan de la communication de l’Année européenne du dialogue interculturel

La campagne de communication a permis de sensibiliser l’opinion publique européenne à l’importance et aux bénéfices du dialogue interculturel.

Des enjeux tels que l’éducation interculturelle, la responsabilité des médias dans le dialogue interculturel, la cohésion et l’intégration sociales ont été abordés.

Jusqu’à présent, selon le communiqué de la Commission européenne, « 524 événements ont été organisés au niveau national, 406 projets ont été menés et 91 ambassadeurs du dialogue interculturel ont été nommés par les États membres ».

Conférence de clôture de l’Année européenne du dialogue interculturel

Du 17 au 19 novembre au centre Pompidou, à Paris, est organisée la conférence de clôture de l’Année européenne du dialogue interculturel intitulée « Nouvelles perspectives du dialogue interculturel en Europe ».

Plus de 600 participants sont attendus afin d’envisager l’avenir de l’Europe sous l’angle du dialogue culturel. Parmi les nombreuses tables rondes prévues au programme, les débats sur « comment les médias font l’Europe ? » (par des discours et des représentations sur l’identité européenne, la diversité européenne et l’intégration européenne) ne manqueront pas d’être intéressants.