Archives mensuelles : juillet 2008

Coopération interinstitutionnelle de la communication européenne : quid du Club de Venise ?

Afin d’améliorer la communication européenne auprès des citoyens, une nouvelle stratégie de communication reposant sur des partenariats est actuellement mise en œuvre, notamment à travers le Club de Venise…

La définition de la coopération inter-institutionnelle en matière de communication européenne

Dans une communication de la Commission européenne en avril 2004, les objectifs de « la stratégie d’information et de communication de l’Union européenne » ont été définis :

  • renforcement de la coopération interinstitutionnelle (cf. entre les diverses institutions communautaires) ;
  • développement de partenariats structurés avec les Etats-membres, en particulier avec la plupart des services d’information des gouvernements.

Cette stratégie de coopération et de partenariat entre les niveaux national et européen pour la communication européenne est mise en œuvre soit d’une manière formelle à l’invitation de la Commission européenne à Bruxelles, soit d’une manière plus informelle dans le cadre du Club de Venise.

L’organisation du Club de Venise

Créé il y a une vingtaine d’années, ce Club informel regroupe aujourd’hui les services d’information gouvernementaux de l’Union européenne, ainsi que la DG Communication de la Commission européenne avec pour objectif d’échanger informations et bonnes pratiques.

Le Club de Venise se réunit deux fois par an, une fois à Venise, une fois dans la capitale du pays présidant l’UE. La France, sous la houlette de Thierry Saussez, nouveau patron du Service d’Information du Gouvernement (SIG) devrait donc prochainement organiser cette rencontre.

Le projet de réforme constitutionnelle sous l’angle européen

Le projet de loi constitutionnelle de modernisation des institutions de la Ve République est soumis aujourd’hui au vote du Congrès réuni à Versailles. Quelles seraient les conséquences de l’adoption de la réforme constitutionnelle sous l’angle européen ?

Constitutionnalisation des délégations à l’UE

L’article 32 du projet de révision constitutionnelle consacre la création, dans chaque assemblée parlementaire, d’un « comité chargé des affaires européennes ».

Consolidation du principe de subsidiarité

L’article 32 du projet de révision constitutionnelle prévoit l’obligation de transmission au Parlement de tous les projets et propositions d’actes européens, et non plus seulement des actes législatifs.

Création d’un droit de résolution

L’article 32 du projet de révision constitutionnelle institue pour le Parlement un droit de résolution, n’ayant pas de valeur contraignante, mais marquant l’expression d’un souhait ou d’une préoccupation. En matière européenne, les résolutions pourront s’exercer en dehors même des sessions, de sorte que le Parlement puisse réagir en temps utile aux projets européens.

Normalisation des ratifications des élargissements

L’article 33 du projet de révision constitutionnelle aligne la procédure d’adoption des lois autorisant la ratification des traités d’élargissement non pas sur la procédure législative ordinaire mais, compte tenu de leur importance, sur celle qui s’applique aux projets de révision constitutionnelle. Ainsi, les élargissements devront être approuvés soit par référendum soit par le Parlement convoqué en Congrès, à l’exception de l’adhésion de la Croatie – déjà décidée – qui suivra la voie législative normale.

En résumé, la révision constitutionnelle représente un renforcement mesuré du rôle du Parlement en matière de politique européenne.

Lire le dossier sur la révision constitutionnelle réalisé par la documentation française.

Communication européenne : de l’importance de la communication de proximité

Afin de réduire la distance entre la « machine » journalistique des rédactions des médias nationaux et la « machine » administrative de la DG Communication de la Commission européenne, la communication européenne doit s’appuyer sur un réseau de proximité…

Afin de rendre intéressantes les questions européennes pour les consommateurs de médias dans les différents Etats membres, la communication européenne doit s’appuyer sur des acteurs européens de proximité :

  • la Représentation en France de la Commission européenne pour toucher les décideurs et les journalistes ;
  • les Relais Europe Direct, mis en place par la DG Communication pour fournir des informations sur les institutions, les activités et les programmes de l’UE et recueillir les préoccupations et les souhaits des citoyens. (45 relais Europe direct de France) ;
  • les Maisons de l’Europe, mises en place par le gouvernement français pour informer le grand public et les jeunes au niveau départemental.

Afin de multiplier les occasions de communiquer sur l’Europe dans la vie quotidienne, la communication européenne doit constituer des partenariats avec des acteurs locaux, relais de l’action européenne :

En s’appuyant sur de multiples actions locales ciblées, la communication européenne de proximité sera un succès notamment auprès des citoyens.

« Mon Cahier d’Europe » : un dispositif de communication à destination des élèves

Première grande opération du ministère de l’Education nationale dans le cadre de la Présidence française de l’Union européenne, l’opération « Mon Cahier d’Europe » est lancée pour les grandes vacances des élèves…

L’opération « Mon cahier d’Europe » se présente comme un cahier de vacances téléchargeable gratuitement sur le thème de la découverte des États membres de l’UE.

Décliné en trois fascicules, selon trois tranches d’âges : 7-9 ans, 10-12 ans, et 13-15 ans, ces cahiers sont composés de vingt-sept chapitres, « chaque chapitre étant consacré à un des pays de l’UE ».

UPDATE : En avril 2012, l’opération « Mon cahier d’Europe » a été relancée par le ministère chargé des affaires européennes, en partenariat avec la Commission européenne et conjointement avec le ministère chargé de l’Education.

De nouvelles versions des cahiers sont proposées aux élèves. Près de 500 000 cahiers d’Europe sont mis à la disposition des élèves et de leurs enseignants ainsi qu’en ligne.

Communication européenne : de l’importance du storytelling

Face aux attentes / craintes des citoyens, aux intérêts / calculs des hommes politiques, au contexte international, la communication européenne doit construire son propre récit de l’Europe…

Le storytelling se définissant comme l’art de raconter un récit pour révéler une histoire, le story de la communication européenne consiste alors à mettre en récit la construction européenne afin de raconter l’histoire de l’Europe. Ainsi, la communication européenne doit être en mesure de présenter la construction européenne, comme un récit où l’idée d’Europe se traduit progressivement dans l’Union européenne.

Appliquant l’analyse du site Exprimeo menée sur les élections municipales, le positionnement du discours sur l’Europe permet ainsi de relever les défis de la communication européenne :

Besoin de confiance : La communication européenne doit être en mesure de créer chez les citoyens européens un sentiment d’assurance et d’espérance au profit des institutions et des politiques communautaires.

Besoin de courage : La communication européenne doit avoir la capacité de faire prévaloir l’intérêt européen sur les calculs politiques, sur les engagements partisans, sur les recettes démagogiques.

Besoin de cœur : La communication européenne doit s’efforcer de susciter de l’empathie voire de la sympathie en faveur d’une Union capable de traiter les crises, amortir les chutes et prendre en compte les situations individuelles.

En racontant un récit européen capable de relever les défis de la confiance, du courage et du cœur, le storytelling de communication européenne sera un succès notamment auprès des citoyens.