Archives mensuelles : octobre 2007

Bref panorama de la communication des institutions européennes

La Commission et le Parlement possèdent leur propre service de communication. Une Direction Générale Communication a été créée en 2006 à la Commission et un concours d’administrateurs dédiés à la communication a été ouvert en mars 2007.

L’Europe bénéficie d’un portail Internet complet : « Europa » depuis 1995. La Commission européenne soutient aussi Euronews (chaîne du câble spécialisée dans l’information sur l’Europe), possède Europe by Satellite et diffuse des vidéos via EUtube depuis juin 2007.

Tous les jours à la Commission, une conférence de presse est organisée. L’UE édite environ 1 500 brochures d’informations par an, possède des bureaux dans chaque pays membres : trois centres d’information (Paris, Lisbonne, Rome), 27 représentations, et 65 Infos Point Europe ainsi que des relais associatifs d’information (« Sources d’Europe » en France).

L’Union européenne collabore étroitement avec les Maisons de l’Europe, organise des campagnes de communication, monte des événements : à travers le soutien de nombreux colloques, conférences, salons… et valorise des thèmes prioritaires (Années européennes).

Le service « l’Europe directe » depuis 1998 répond à des questions de vie pratique via un numéro de téléphone (0800 67 89 10 11, numéro gratuit). Des outils d’évaluation, à travers les Eurobaromètres sont également financés par les institutions européennes.

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Une Webradio pour promouvoir l’Europe des cultures

Comment intéresser le public, particulièrement les jeunes, à l’Europe ? Une réponse simple et convaincante à été trouvée à Nantes : créer une radio locale européenne.

Prix 2007 de l’initiative européenne, décerné par la maison de l’Europe de Paris, Eur@dio est une antenne FM polyglotte qui propose d’intéresser les auditeurs aux cultures européennes en parlant de leur quotidien. Des partenariats sont également mis en place avec des radios étrangères.

L’administration française et l’Union européenne : quelles influences ? quelles stratégies ?

Le Conseil d’État s’intéresse aux relations entre l’administration française et l’UE…

Le Conseil d’État vient de rendre publique son rapport d’activité pour 2006. « L’administration française et l’Union européenne : Quelles influences ? Quelles stratégies ? » est le thème retenu pour ses considérations générales.

Le Conseil d’État dresse le constat que la gouvernance européenne repose sur la poursuite de la discussion – notamment avec la société civile – jusqu’au compromis. Cette pratique se révèle très éloignée de la tradition française. Le Conseil d’État estime donc que l’administration doit se doter de nouvelles stratégies. Par exemple, il serait souhaitable de renforcer la coordination des voix françaises émanant des autorités publiques (création de porte-paroles dans les ministères ?). Anticipation, participation et exemplarité sont également des maîtres mots pour développer le réflexe communautaire.

Sur le plan organisationnel, le Conseil d’État propose d’instituer auprès du Président de la République un « Conseil stratégique sur l’Europe » dont le secrétariat serait assuré par le secrétaire général des affaires européennes, (nous l’avons déjà évoqué dans ce blog) qui cumulerait ses fonctions avec celles de conseiller du Président de la République pour les affaires européennes.

Le Conseil d’État suggère également de créer au sein des ministères des cellules en charge des affaires européennes chargées de préparer la négociation et d’assurer le respect des calendriers de transposition, d’instituer des parcours européens pour les fonctionnaires et de développer les formations sur les questions. On pourrait ajouter également des fonctions de communication sur les enjeux européens liés à leur ministère de tutelle.

Enfin, vendredi 12 octobre dernier s’est tenu à l’Institut d’études politiques de Paris, la journée d’études du Conseil d’Etat sur « les administrations nationales et l’Union européenne ». Parmi les nombreux intervenants, Jacques Delors a livré sa vision de l’avenir de l’UE. Il considère que la méthode communautaire est aujourd’hui « grippée »et que l’esprit de l’Union européenne s’en trouve « bafoué ». L’ancien président de la Commission met en cause notamment l’attitude des gouvernements qui considèrent trop souvent la Commission européenne comme un secrétariat et non comme un collège. Par ailleurs, il regrette « l’usine à gaz » que constitue l’actuel projet de traité réformateur.

Tomorrow’s Europe, le premier sondage délibératif européen, livre ses conclusions

L’enjeu de ce sondage : déterminer comment l’opinion des Européens évolue après l’information et la discussion avec des experts.

Tomorrow’s Europe, le premier sondage délibératif européen, menée auprès d’un échantillon représentatif de la population des 27 États membres, réuni par l’institut TNS-Sofres, dévoile l’opinion des Européens.

Comme l’expliquent les organisateurs, le but de Tomorrow’s Europe est de réunir pour la première fois tous les citoyens d’Europe dans une seule et même pièce pour débattre des enjeux européens. Ils avaient été interrogés au préalable par téléphone.

Les participants se sont réunis par petits groupes, les 13 et 14 octobre, au Parlement européen, pour discuter de quelques grands thèmes. Trois séances plénières étaient ensuite consacrées à des rencontres avec des experts européens qui étaient invités à répondre aux questions posées par des porte-parole de chaque groupe. L’enquête se donnait deux objectifs : identifier les points de convergence des Européens et montrer en quoi l’opinion des participants sur les questions débattues pouvait être modifiée par l’information et la discussion.

Résultats : les opinions ont évolués à l’issue des discussions et de l’éclairage des experts : 1. Les discussions ont renforcé la frilosité des Européens à l’égard de futurs élargissements. 2. Après débat, le panel d’Européens souhaite « plus d’Europe » notamment pour la diplomatie commune et l’approvisionnement énergétique. 3. Sur la plupart des thèmes abordés, les participants issus des nouveaux pays membres sont ceux dont le point de vue a le plus évolué, en se rapprochant de l’opinion des autres Européens. Ce résultat est source d’encouragement pour redoubler les efforts de communication de l’Union européenne.

Les résultats du projet Tomorrow’s Europe ont été transmis aux dirigeants européens et feront l’objet d’un séminaire en novembre 2007. Les organisateurs ont d’ores et déjà annoncé la tenue d’un deuxième sondage délibératif avant les élections européennes de 2009.

Présidence française de l’Union européenne : les moyens mis à disposition sont sans précédent

La future présidence française de l’Union européenne va se tenir du 1er juillet au 31 décembre 2008. Quelques précisions peuvent d’ores et déjà être données, notamment au niveau des moyens mis à disposition, qui sont sans précédent.

Le contexte de la Présidence française de l’UE sera marqué par un agenda international très chargé : des élections auront lieu en Russie (mars 2008) et aux États-Unis (novembre 2008). Les Jeux Olympiques de Pékin se dérouleront également au cours de l’été 2008.

Le slogan est d’ores et déjà choisi : la Présidence française de l’UE sera placée sous le signe de « l’Europe protection ».

L’ensemble des membres du Gouvernement et leurs administrations seront fortement mobilisés. Pour coordonner les événements, réunions et manifestations relevant de la Présidence française, un secrétariat général de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, placé sous l’autorité du Premier ministre, a été créé par décret le 15 juin dernier.

Le Secrétaire d’État aux affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet souhaite également animer un débat avec les Français dans les régions, s’appuyant, notamment, sur les représentants de la société civile (associations, entreprises, élus locaux, syndicats), pour une meilleure prise en compte, par la Présidence française, des attentes des citoyens en matière d’Europe.

Sur le plan budgétaire, la Commission des Finances du Sénat réunie mercredi 17 octobre, constate que les crédits proposés sont trois fois plus élevés que ceux de la précédente présidence française, en 2000. Le budget de communication (15 millions d’euros pour des dépenses totales de 190 millions d’euros, une somme trois fois supérieure à celle dépensée par la France en 2000) est sans précédent. A titre de comparaison, l’Allemagne avait dépensé 115 millions d’euros. Pour autant, les sénateurs constatent que la liste des manifestations envisagées est incomplète et fait craindre un « guichet ouvert » pour l’organisation d’événements par les différents ministères.