Archives mensuelles : septembre 2007

L’Union europénne : un empire ?

Lors d’une conférence de presse à Strasbourg, le 10 juillet 2007, José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne a déclaré :

“Sometimes I like to compare the EU as a creation to the organisation of empire… Yes, empire. Because we have the dimension of empire. But there is a great difference. The empires were usually made with force, with a center imposing diktat, a will on the others. Now we have is the first non-imperial empire”.

Cette déclaration n’a guère suscité d’intérêt en Europe. Pourtant elle méritait qu’on s’y arrête. L’Union européenne – une « fédération d’États nation » – serait-elle en train de devenir un empire, même « non impérial » ? Faut-il voir dans cette déclaration le refus obstiné de l’Europe à se donner les moyens d’agir sur le monde et sur elle-même ? L’Union européenne est-elle condamnée à rester pour toujours ce qu’elle est aujourd’hui : un espace de faible intensité politique, spectateur plutôt qu’acteur du monde.

Ne peut-on pas souhaité, comme nous y invite Jean-Thomas Lesueur, délégué général de la Fondation Thomas More, que s’ « il y a une urgence en Europe, c’est bien de travailler à la faire sortir de cet état d’absence à elle-même et au monde, et de l’empêcher de céder à un seul empire : celui du vide ».

Quels sont les différentes théories expliquant le fonctionnement de la « machine médiatique » ?

La théorie des systèmes sociaux : Selon cette théorie, les sources des diverses communications (la communication des acteurs politiques, la communication des institutions publiques, l’information des médias..) appartiennent à des systèmes distincts. La communication des médias appartient à un sous système au sein duquel seule une information transparente et cohérente peut garantir un soutien populaire.

La théorie de la hiérarchie des priorités (ou la théorie de l’agenda setting) : Selon cette théorie, les médias exercent une sélection des enjeux, certains sont mis en avant tandis que d’autres restent dans l’ombre. Les médias (les émetteurs) ont un pouvoir d’influence sur les citoyens (les récepteurs), dans la mesure où ils déterminent les informations qui sont diffusées et débattues.

La théorie du sélectionneur (ou la théorie du gatekeeper) : Selon cette théorie, partant du constat qu’il n’est pas possible de relater tout, les journalistes sont obligés de sélectionner les sujets selon une logique fonctionnelle et centrée sur les médias. Les informations sont donc les faits qui passent au crible des conférences de rédactions.

La théorie de la valeur des nouvelles : Selon cette théorie, les caractéristiques d’une « news » déterminent sa valeur journalistique, et son intérêt d’être publiée. Une news est un fait qui est simple à expliquer (court et percutant), qui permet à la cible de s’identifier notamment en raison de sa proximité. Une news, c’est enfin sensationnel.

Vif débat autour de la réforme de la PAC

Quelle priorité pour la PAC réformée : s’orienter vers le co-développement responsable et durable ou viser la préférence nationale et communautaire ?

Dans Libération du 3 septembre, Michel Barnier, ministre de l’agriculture, a souhaité « une nouvelle donne » pour l’agriculture. Il propose d’orienter la réforme de la PAC vers le co-développement durable. Il se prononce pour « concilier une politique de soutien par les aides notamment dans les régions fragiles avec une politique de stabilisation des marchés qui responsabilise davantage les filières dans le cadre d’une nouvelle gouvernance ».

De son côté, le président de la République, lors du Salon international de l’élevage à Rennes, le 11 septembre 2007 s’est exprimé pour une réforme de la PAC visant la préférence nationale et communautaire face à la mondialisation. Le président propose également une plus grande prise en compte par la PAC des enjeux environnementaux et de sécurité alimentaire. Nicolas Sarkozy compte jeter les bases de cette réforme dès 2008, lorsque la France prendra la présidence tournante de l’Union européenne.

Rappelons que le financement de la PAC, réformée en 2003, est assuré jusqu’en 2013.

Quels sont les conseils des journalistes traitant des enjeux européens ?

Lors d’une conférence le 24 octobre 2006 analysant la visibilité des acteurs européens dans les médias, 18 journalistes et experts sur la communication européenne ont délivré leur « Conseils sur les relations avec les médias à Bruxelles ».

Les principaux enseignements sont que :

  • Les ONG sont considérées comme des communicateurs plus efficaces que les fédérations professionnelles ;
  • 80% des journalistes travaillant dans les affaires européennes considèrent l’information en ligne comme indispensable pour gagner du temps ;
  • 65% préfèrent une publication rapide des positions avant des événements européens et de meilleurs sites web ;
  • La transparence et les règles éthiques sont considérées comme essentielles pour l’information sur les groupes d’intérêt ;
  • Les débats entre les ONG et l’industrie donnent de la profondeur aux débats entre l’UE et les citoyens.

Le débat montre également que la meilleure manière de communiquer des opinions est de :

  • s’assurer d’avoir des positions réactives sur les sujets politiques d’actualité ;
  • fournir des sites web à jour et conviviaux ;
  • renforcer sa présence sur des plateformes politiques confrontant des positions ;
  • promouvoir des positions en ligne.

Selon les journalistes situés à Bruxelles, les facteurs clés pour obtenir une couverture éditoriale pertinente sont : événements, émotion et controverse.